De nombreux retraités parviennent à vivre mieux, sans forcément toucher une somme importante au titre de leur pension mensuelle. Ils dévoilent leur astuce.
Vivre à l’étranger…
Sans forcément connaître les rouages du système de retraite pour optimiser le montant de leur pension, ces retraités misent tout simplement sur le coût de la vie pour passer le restant de leur existence à l’abri des besoins. Pour cela, ils évaluent au préalable plusieurs pays étrangers avant de s’y installer après leur retraite.
Depuis 2015, la sociologue Marion Repetti a réalisé une étude approfondie sur des retraités d’origine américaine, anglaise et suisse qui ont fait ce choix de vie. Les résultats sont plus qu’encourageants.
En collaboration avec Toni Calasanti, les deux femmes ont rencontré une centaine de personnes qui ont choisi de s’installer au Costa Rica, au Mexique et en Espagne.
Initialement perçu comme secondaire, le volet financier s’est révélé essentiel au fil des entretiens. L’étude a été conclue en 2022 et les points saillants ont été traités dans un livre intitulé « Migration à la retraite et précarité à un âge avancé« , récemment publié en anglais aux Éditions Policy Press.
Un fait qui remonte au XIXe siècle
S’installer à l’étranger à la retraite n’est pas un phénomène nouveau. Au XIXe siècle, cela existait déjà. Les retraités « le faisaient plutôt à l’époque pour changer de cadre de vie, par exemple pour aller vivre à la campagne et bénéficier d’un air meilleur », explique Marion Repetti.
Dans les années 90, le même phénomène a pris une nouvelle ampleur. Mais cette fois-ci, les retraités partent dans un pays étranger « pour pouvoir vivre mieux avec moins d’argent », poursuit la sociologue. « L’enjeu est avant tout économique« , précisait-elle.
« Le fait de partir peut améliorer leur sécurité financière »
En Suisse, selon une estimation de l’Office fédéral de la statistique, 21,7% des personnes âgées de 65 ans et plus se retrouvent en situation de risque de pauvreté. Pour ces seniors qui vivent avec « un budget réduit, le fait de partir peut améliorer leur sécurité financière« , souligne la spécialiste.
« En restant en Suisse, certains bénéficieraient de prestations complémentaires mais devraient compter chaque centime« , estime-t-elle, sans parler des « propriétaires qui n’arrivent plus à payer leur hypothèque et ne peuvent pas louer d’appartement car tout est trop cher ».
Partir sur un simple coup de tête ?
Cette décision ne se prend pas sur un simple coup de tête. En fait, ces retraités prennent leur temps pour se préparer. Ils « comparent souvent les infrastructures dans différents pays comme la Thaïlande, le Canada, l’Espagne, etc« .
Et effectuent de nombreux « voyages d’exploration » en louant « un appartement sur place en attendant de sauter le pas« , explique Marion Repetti.
« J’ai aussi rencontré des personnes qui ont pu améliorer leur situation financière en vivant leurs premières années de retraite en Espagne, car cela leur a permis d’épargner et d’être plus à l’aise à leur retour en Suisse« ,témoigne-t-elle.