Mauvaise nouvelle pour les 4,6 millions de travailleurs modestes concernés ! A partir de janvier, cette allocation de la CAF va diminuer. Plus de détails dans les prochaines lignes de notre article.
« Des allocataires ne vont pas comprendre »
Une « révolution silencieuse » qui prendra plus d’un au dépourvu en cette période d’inflation. « C’est désolant ».
« Des allocataires, dont le revenu est inchangé, vont voir leur prime baisser. Ils ne vont pas comprendre », confie cette technicienne conseil à la Caf de Haute-Garonne auprès du quotidien régional Ouest France.
Prime d’activité : des millions de Français risquent de voir leur aide diminuer dès janvier 2024 !
Cette dernière est également touchée, recevant elle-même ce complément de revenu puisque ses ressources lui donnent droit à la prime d’activité. « Je vais perdre au moins 40 € par mois de prime d’activité, à partir de janvier », révèle-t-elle, elle qui traite les dossiers de prime d’activité à la caisse d’allocations familiales.
Cette technicienne est rémunérée à peine 1 500 euros net par mois (parfois un peu plus, selon une part de rémunération variable). « Ça me révolte. Ce n’est pas à la hauteur de la complexité de la tâche », déplore celle qui préfère ne pas donner son nom.
Tout comme son syndicat, la CGT, la technicienne n’est pas favorable à la prime d’activité. Pour cette femme de 36 ans, « il faudrait plutôt de véritables hausses de salaires dans les entreprises pour les travailleurs aux revenus modestes ».
Pourquoi une baisse du montant de la Prime d’activité en 2024 ? Tout simplement parce que « les ressources prises en compte dans son calcul évoluent » à partir de cette date.
Mais quel est le problème ?
En effet, comme expliqué dans les colonnes de Ouest France, la base de calcul de l’allocation ne reposera plus sur « le net à payer avant impôt sur le revenu », mais sur « le montant net social ».
Cette nouvelle ligne, qui fait quelque peu son apparition sur les bulletins de paie, inclut effectivement « des éléments de rémunération jusqu’ici pas pris en compte ».
La liste est longue, à savoir « les contributions des employeurs à la prévoyance, à la retraite supplémentaire, aux chèques vacances, aux frais de crèche » et bien d’autres.
Sachant que la prime d’activité décroît en fonction de la hausse des revenus., il est fort probable que cette nouveauté favorisera « la baisse probable de la prime d’activité » pour beaucoup d’allocataires.
Dans la plupart des dossiers, note cette technicienne de la Caf, « le net social est supérieur au net à payer ». Le sien par exemple dépasse d’environ 100 euros par mois son net à payer, si bien que sa prime passera de 100 euros mensuels en moyenne à 60 euros par mois, selon ses calculs.
L’enquête menée par la CFDT auprès des allocataires confirme cette tendance. Le syndicat prend l’exemple de Sonia, agente d’accueil, qui reçoit un salaire de 1 600 euros par mois. Celle-ci verra sa prime d’activité diminuer « de 144€ à 79€ mensuels. »
Un autre cas est celui de Maxime en CDD (avec un salaire de 983 euros par mois et une prime d’activité de 214 euros), qui perdrait « 34€ par mois de pouvoir d’achat ».
Comme rappelé par Ouest France, les allocataires doivent chaque trimestre renseigner dans leur espace personnel de la Caf leurs revenus des trois derniers mois. Des données qui vont servir à calculer la prime d’activité pour les trois mois à venir.
Qu’en dit le gouvernement ?
« Pour cela, l’allocataire doit indiquer son net à payer avant impôt sur le revenu, en déduisant par exemple les indemnités repas et en rajoutant d’éventuels acomptes », explique Antoine Picavez, technicien à la Caf de Haute-Garonne, et syndicaliste CGT lui aussi.
A compter de l’année prochaine, l’allocataire n’aura plus déclarer la ligne « net à payer avant impôt sur le revenu », mais plutôt le « montant net social ». Selon le gouvernement, cette modification vise « à simplifier les démarches d’accès à la prime d’activité et au RSA ».