Dans le cadre de la lutte contre le fléau du gaspillage alimentaire, ne va-t-on pas vers la fin de la date limite de consommation sur les produits? Cela ne sera-t-il pas sans risque pour les consommateurs ? On vous fait le point dans les prochaines lignes de cet article.
Le gaspillage alimentaire en France.
D’après un rapport de l’Ademe, chaque année, les Français jettent l’équivalent de « 29 kg de nourriture par personne », dont sept kilogrammes encore emballés.
En chiffres concrets, cela correspond à un repas hebdomadaire qui disparaît, soit 108 euros par an et par personne.
Si l’on considère les pertes qui surviennent tout au long de la chaîne de production, ces chiffres grimpent jusqu’à 150 kg et 240 euros par personne chaque année !
En fin de compte, 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées en moyenne chaque année, soit 18 milliards de repas perdus, qui représentent une « perte entre 12 et 20 milliards d’euros », selon les informations recueillies par franceinfo.
Une situation effarante quand on sait le nombre de personnes qui souffrent de la faim dans le monde. Une étude du Credoc, parue en mai 2023, indique qu’« en France, 16 % de la population aurait encore aujourd’hui du mal à se nourrir. »
Nos confrères soulignent également que « Si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le 3ème plus gros pollueur au monde, derrière la Chine et les États-Unis. »
Ces faits rappellent l’urgence de ne pas gâcher la nourriture et de prendre des mesures contre le gaspillage alimentaire.
Y-a-t-il une réelle différence entre DLC et DDM ?
À la source de ce gaspillage se trouve la confusion entre la date limite de consommation (DLC) et la date de durabilité minimale (DDM). Les consommateurs les confondent souvent sous la dénomination générale de « date de péremption« . Et pourtant, ces termes n’ont rien à y avoir.
« Les produits alimentaires préemballés comme expliqué sur le site du Ministère de l’Economie doivent indiquer un délai pour la consommation : la date limite de consommation ou la date de durabilité minimale. Deux indications différentes ».
La DLC, qu’est-ce que c’est ? « La date limite de consommation indique une limite impérative. Elle est signifiée par la mention « à consommer jusqu’au… » suivie du mois, du jour et éventuellement de l’année« , précise Bercy.
Celle-ci s’applique sur la grande partie « des produits à conserver au frais qui sont microbiologiquement très périssables » à l’instar des « viandes, des poissons, de la charcuterie, des plats cuisinés réfrigérés, et de certains produits laitiers ».
« Les denrées alimentaires assorties d’une DLC se conservent au frigo ». Les conditions de conservation à respecter devront être mentionnées sur l’emballage. « En cas de rupture de la chaîne du froid, le produit est impropre à la consommation ».
« La DLC est la date après laquelle la consommation d’un produit devient dangereuse pour la santé », souligne service-public.fr.
La date de durabilité minimale est quant à elle, « une date indicative. » On la retrouve sur des « produits secs, stérilisés ou déshydratés (lait, jus de fruits, gâteaux secs, café, boîtes de conserve…).
Selon le site de l’administration française, la DDM des produits est précédée de l’une des mentions suivantes : « À consommer de préférence avant le… » ou « À consommer de préférence avant fin… ».
« Une fois la date dépassée, le produit perd de ses qualités gustatives ou nutritives, mais n’est pas dangereux pour la santé », peut-on y lire.
Ces recommandations du Ministère de l’Economie.
Bien que les aliments dépassant leur DDM puissent être commercialisés et consommés, « sauf en cas d’altération de l’emballage et du produit« , avertit le ministère de l’Économie. Ainsi, il n’est pas toujours nécessaire de jeter un produit dont la DDM est dépassée.
Néanmoins, il est recommandé de toujours « vérifier l’aspect visuel et l’odeur du produit avant de le consommer (…) Une déformation de la conserve, des traces de rouille, un bombage de la boîte peuvent révéler une altération du produit », illustre le site du Ministère.
Vers la fin de la date limite de consommation (DLC) sur des produits ?
Étant donné que la présence d’une DDM pousse de nombreux consommateurs à jeter des aliments encore comestibles, certaines enseignes, comme Waitrose au Royaume-Uni, ont décidé de « supprimer la date limite » sur environ 500 références.
En France, plusieurs enseignes ont à leur tour « décidé de la reculer, voire de la supprimer ».