C’est du jamais vu dans tous les cas d’occupations illégales de maisons en France, et probablement partout dans le monde. « Ce n’est pas un choc, c’est un tremblement de terre », a déploré le propriétaire, un retraité de 86 ans, en recevant cette note salée.
Un fait qui s’oppose au principe fondamental d’un État de droit…
Et dire que nous vivons, comme l’affirment maintes et maintes fois nos politiques, dans un « État de droit ». En tapant justement ces mots dans un moteur de recherche comme Google, vous trouverez une définition claire et bien formulée, comme celle-ci :
« L’État de droit est un concept juridique, philosophique et politique qui suppose la prééminence, dans un État, du droit sur le pouvoir politique, ainsi que le respect par chacun, gouvernants et gouvernés, de la loi », peut-on lire sur Wikipédia.
Pourtant, en revoyant de fond en comble l’histoire de Selim, ce retraité de 86 ans dont la maison a été squattée durant quatre longues années, on a l’impression de vivre une situation innommable que même une « République bananière » n’aurait certainement pas tolérée.
Une procédure lente et lourde
Après quatre ans de squat, ce commerçant de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), aujourd’hui à la retraite, a dû déployer tous ses moyens pour récupérer son bien. La maison s’est retrouvée dans un piteux état.
Entre les procédures d’expulsion jugées trop lentes par de nombreux propriétaires déjà victimes d’occupations illégales, ce père de famille devait également prendre soin de « son épouse, rescapée d’Auschwitz, lourdement handicapée avant sa mort », raconte leur fils, Daniel.
L’habitation méconnaissable… noyée sous 20 cm d’eau
Pour ceux qui étaient présents lors de l’expulsion des squatteurs, les lieux étaient invivables. Entre l’humidité, les déchets à l’intérieur et à l’extérieur de l’habitation, sans parler des piles de cartons de pizza et de toutes sortes de bouteilles en verre et en plastique, il était pratiquement impossible de se frayer un chemin.
Avant d’être mis dehors, les squatteurs ne sont pas contentés de ce désordre. Selon l’avocat de la victime, Maître Xavier Bouillot, ils « ont vraisemblablement laissé les robinets couler 24 heures sur 24 ». Fort probablement pour se foutre du propriétaire.
« L’agent de Veolia qui est passé après l’expulsion des squatteurs a refusé » de descendre à la cave. « Il nous a dit qu’il y avait 20 cm d’eau au sol, et qu’elle était infestée de rats », a rapporté Daniel.
Une facture d’un montant total de 97 852 euros
Résultat : au moment de l’expulsion, le fournisseur a constaté une facture d’eau d’un montant total de 97 852 euros et a décidé d’envoyer une mise en demeure au propriétaire des lieux.
Au tout début de l’histoire, en juin 2018 plus précisément, Selim avait pourtant demandé la coupure d’eau de l’immeuble occupé illégalement.
« Nous voulions que l’eau soit coupée pour faire fuir les squatteurs », se rappelle Daniel. Une demande à laquelle il a été opposé un refus, conformément à la législation en vigueur.
Tout propriétaire tentant une telle action risque jusqu’à trois ans d’emprisonnement et une lourde amende de 30 000 euros.