Le marché du travail suisse souffre d’un gigantesque manque de main-d’œuvre depuis la fin de la pandémie de la COVID-19. Plusieurs entreprises peinent à recruter du personnel. Et la situation ne va pas en s’arrangeant… D’après l’Indice de la pénurie de main-d’œuvre, du Groupe Adecco et l’Université de Zurich, ce problème affecte aujourd’hui la quasi-totalité des secteurs économiques suisses.
« 431 000 personnes va manquer sur le marché du travail d’ici 2040 »
« Même si le pays ne crée pas de nouveaux emplois, il devrait manquer 431 000 personnes sur le marché du travail d’ici 2040, alerte Christoph Mäder d’Economiesuisse. Cela représente « 8% de la population active ».
Cette situation s’explique notamment par « l’évolution démographique » qui ne cesse de « préoccuper les associations économiques ».
Et pour cause : « dans les années à venir, les départs à la retraite des travailleurs et travailleuses issus de la génération dite du « baby-boom » ne seront pas compensés par l’arrivée de jeunes sur le marché du travail« , craint le président d’Economiesuisse.
Travailler en Suisse : 85 000 emplois à pourvoir, salaires jusqu’à 6500€ !
Pour y remédier, la Suisse se tourne vers l’étranger afin d’attirer des travailleurs qualifiés.
Dans cette optique, elle s’est fixée l’objectif de recrutement de 85 000 postes d’ici la fin de l’année avec des salaires très attractifs oscillant entre 3 500 à 6 500 euros par mois.
« Nous ne sommes pas compétitifs en ce qui concerne la qualité de l’accueil réservé aux familles. La France, l’Allemagne et l’Italie ont des systèmes de garde pour enfants beaucoup plus performants. La Suisse se prive ainsi d’un potentiel de main-d’œuvre qui va encore gagner en importance à l’avenir, celui des femmes qualifiées avec enfants», s’inquiète Rafael Lalive, professeur à l’Université de Lausanne et spécialiste du marché du travail.
«Il faut offrir des salaires plus élevés et des conditions de travail plus flexibles, notamment pour les femmes, propose l’expert. Cela a certes un coût: personne n’aime payer plus pour son ticket de transport ou ses primes d’assurance maladie. Mais ces mesures sont, au final, les seules qui permettent de résorber efficacement la pénurie de main-d’œuvre dans ces secteurs», estime-t-il.
Plusieurs secteurs concernés…
Selon un rapport de Manpower, 100 000 postes sont actuellement vacants, dont 1/3 dans les secteurs de la restauration ainsi que de la santé. Le domaine de l’informatique, de l’éducation et de la construction ne sont pas épargnés par cette tendance.
« Un statut de frontalier pour les Français qui travaillent en Suisse »
« Grâce aux accords bilatéraux passés entre l’UE et la Suisse, particulièrement l’Accord de libre circulation des personnes, les Français qui travaillent en Suisse bénéficient du statut de frontalier«, Peut-on lire sur monster.fr.
Les peintres en bâtiment sont payés à 5 300 € par mois en Suisse, contre 1 800 € en France.