On vous fait le point sur deux dispositifs dont vous pourriez profiter pour partir en retraite au plus tôt sans subir de décote. Décryptage.
Ces facteurs qui influent le montant de votre pension de retraite.
Le montant de la pension de retraite dépend de plusieurs facteurs, comme l’âge légal de départ, l’âge à taux plein, le nombre de trimestres cotisés, et bien d’autres. D’où l’intérêt de bien comprendre le fonctionnement du système de calcul de la retraite pour ne pas avoir des mauvaises surprises.
Toutefois, certains dispositifs permettent de prendre sa retraite avant l’âge légal, même sans avoir réuni le nombre de trimestres requis pour bénéficier d’un taux plein immédiat. Mais vous devez pour cela en discuter à votre employeur.
Qu’est-ce qu’une retraite à taux plein ? Qu’est-ce que la décote ?
Tout salarié du secteur privé qui part à la retraite a droit
à « une pension de retraite de la part de l’Assurance retraite de la Sécurité sociale (dite retraite de base) et à une pension de l’Agirc-Arrco (dite retraite complémentaire) », explique service-public.fr.
« Votre pension de retraite de base vous est accordée à taux plein dans l’un des 2 cas suivants : vous partez à la retraite avant 67 ans en ayant un nombre suffisant de trimestres d’assurance retraite (ce nombre change en fonction de votre date de naissance) ou lorsque vous partez à la retraite qu’à 67 ans, et dans ce cas, quel que soit votre nombre de trimestres d’assurance retraite ».
« Si vous avez travaillé sous d’autres statuts que salarié (agent public, indépendant, etc.), peut-on y lire, et que vous avez en conséquence cotisé à plusieurs caisses de retraite, c’est votre durée d’assurance totale, tous régimes confondus, qui est prise en compte pour déterminer si vous avez droit ou non à des pensions de retraite à taux plein ».
Normalement, « le montant de votre pension de retraite est réduit selon le nombre de trimestres qui vous manquent. Cette réduction est la décote. »
Le point positif de la réforme de retraites.
Ce qui est bien depuis l’entrée en vigueur de la réforme de retraite ce 1er septembre 2023, c’est que les retraités font l’objet d’une décote moindre qu’avant. La cause ? C’est parce que « l’âge légal de départ en retraite se décale progressivement pour se fixer à 64 en 2030, et que l’âge du taux plein automatique reste fixé à 67 ans », souligne le magazine Notre Temps.
La réforme impactera pleinement la génération 1968, qui devra composer avec un nombre de trimestres s’élévant à 172.
Ainsi, ceux prenant leur retraite à 64 ans (l’âge légal) sans avoir tous les trimestres nécessaires subiront une décote maximale de 12 trimestres par rapport à l’âge du taux plein automatique, équivalant à un taux minimum de 42,5 % (50 – (12 x 0,625)).
Avant la réforme, cette décote aurait pu atteindre 20 trimestres (cinq ans entre l’âge légal de 62 ans et l’âge du taux plein automatique de 67 ans), avec un taux minimum de 37,5 % (50 – (20 x 0,625)).
Retraite : 2 dispositifs pour partir au plus tôt sans décote
Pour Philippe Caré, le « manque à gagner » est à vie. Néanmoins, explique l’auteur de l’ouvrage « Construire sa retraite quand on est salarié et qu’on a 50 ans », il existe « deux autres pistes intéressantes. »
La première consiste à suggérer à son employeur la retraite progressive que vous pouvez par exemple prendre dès 60 ans.
S’il opte de travailler à mi-temps, soit 60 % d’un emploi à plein temps, il peut continuer à recevoir 60 % de son salaire tout en commençant à percevoir 40 % de ses pensions de retraite, rapporte le magazine Capital.
Autrement dit, ajoute Philippe Carré, « il va être payé à 4/5e alors qu’il travaille à 3/5e ».
Si la personne arrête de travailler à l’âge de 64 ans, au moment de prendre sa retraite définitive, elle verra son montant recalculé en tenant compte des trimestres et des points accumulés pendant la période de retraite progressive. Ainsi, elle pourra bénéficier de sa retraite à taux plein.
La seconde option est de « faire financer un rachat de trimestres par son employeur ».
Pour éviter une décote trop forte sur votre pension, il est possible de racheter des trimestres.
« Cette opération intéressante si elle est financée en tout ou partie par l’employeur » (par le biais d’un versement d’une prime exceptionnelle par exemple), précise l’expert auprès de Capital.
Une solution envisageable uniquement « pour des personnes qui ont déjà atteint l’âge de la retraite ou qui en sont proches ».
Elle peut être prévue dans un cadre collectif comme celui d’un dispositif de gestion prévisionnel des emplois et des compétences (GPEC), d’un plan de départ volontaire ou encore d’un plan de sauvegarde de l’emploi.
Mais attention, « cette solution est déconseillée si vous êtes à plus de 1 an de la retraite, notamment si vous financez seul cette opération« .
En cas de chômage, « un rachat n’aurait servi à rien, voire aurait coûté plus que rapporté« , prévient Philippe Caré.