Une étude de l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle ( regroupant les chercheurs de l’Inserm, de l’InraE, de l’Université Sorbonne Paris Nord, de l’Université Paris Cité et du Cnam), parue mardi dernier dans la revue PLoS Medicine pointe le lien existant entre la consommation de certains émulsifiants avec le risque de cancers, « en particulier de la prostate et du sein ».
Pringles, Kinder, Carte d’Or… Une étude pointe du doigt 20 000 produits populaires qui augmentent les risques de cancer
Et malheureusement, ces émulsifiants sont largement plébiscités par l’industrie agroalimentaire « pour améliorer la texture, l’apparence, le goût mais aussi la durée de conservation des aliments ».
Attachez vos ceintures : ils sont partout. Vous en avez certainement même déjà mangé.
Ils incorporent toutes vos gourmandises préférées, jusqu’à celles dont vous ne soupçonnez rien du tout… 20000 produits courants sont concernés allant des pains au chocolat Pasquier, aux Kinder Maxi King, en passant par les aiguillettes de poulet Père Dodu, les toasts Jacquet, les yaourts pâtissiers La Laitière jusqu’aux yaourts végétaux Alpro, ou encore les chips Pringles.
Les additifs alimentaires incriminés.
« Après un suivi moyen de 7 ans, les chercheurs ont constaté que des apports plus élevés en monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E471) étaient associés à des risques accrus de cancers au global (une augmentation de 15 % du risque chez les plus forts consommateurs par rapport aux plus faibles consommateurs), de cancers du sein (une augmentation de 24 % du risque), et de cancers de la prostate (une augmentation de 46 % du risque) », relaie le site paris-normandie.fr.
« Un lien entre une consommation élevée d’aliments ultratransformés et un risque accru d’obésité, de maladies cardiométaboliques et de certains cancers ».
« D’autre part, les femmes ayant des apports plus élevés en carraghénanes (E407 et E407a) avaient 32 % de plus de risque de développer des cancers du sein, par rapport au groupe ayant des apports plus faibles. », Peut-on lire.
« Ce lien entre une consommation élevée d’aliments ultratransformés et un risque accru d’obésité/ maladies cardiométaboliques ».
Comme dévoilé par ces chercheurs, « 30 à 60 % de l’apport énergétique alimentaire des adultes en Europe et en Amérique du Nord provient d’aliments ultratransformés ». Cela rejoint plusieurs études antérieures ayant trouvé « un lien entre une consommation élevée d’aliments ultratransformés et un risque accru d’obésité, de maladies cardiométaboliques et de certains cancers ».
2 604 cas de cancer diagnostiqués
D’après l’Inserm, 2 604 cas de cancer ont été diagnostiqués durant cette période.
14 783 produits ultra-transformés sont d’ailleurs concernés par cet additif en France dont le Napolitain de Lu, la crème glacée à la vanille de carte d’Or ou les fameux chips Pringles du groupe Kellogg’s.
Les principaux auteurs de l’étude, Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm, et Bernard Srour, professeur junior à INRAE, estiment que ces résultats nécessitent d’être confirmés par d’autres études dans le monde, « ils apportent de nouvelles connaissances clés au débat sur la réévaluation de la réglementation relative à l’utilisation des additifs dans l’industrie alimentaire, afin de mieux protéger les consommateurs ».