« On manque de tout, la situation est intenable » : derrière les murs des résidences seniors, ces vérités que l’on tait

La rédaction
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On manque de tout, la situation est intenable : derrière les murs des résidences seniors, ces vérités que l'on tait
« On manque de tout, la situation est intenable » : derrière les murs des résidences seniors, ces vérités que l'on tait !-© Shutterstock

« Les résidents sont inquiets » ! Cet important exploitant résidences seniors fait actuellement couler beaucoup d’encre. Explications.

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« On manque de tout, la situation est intenable » : derrière les murs des résidences seniors, ces vérités que l’on tait

Cela fait plusieurs mois que « la situation est intenable », confie Priscilla Guider, directrice adjointe de la résidence pour personnes âgées,
Les Girandières de Reims, rue des Capucins.

L’inquiétude est générale et les difficultés s’accumulent dans cet établissement aux prestations de standing, qui héberge plusieurs dizaines de seniors.

La cause ? Réside Etudes Senior, qui détient Les Girandières, les marques Victoria Palazzo, Séjour & Affaires Apparthotel, Residhome Apparthotel (résidences de tourisme et d’affaires 2 et 3*), et Les Estudines et Stud’City (résidences étudiantes), est assise sur une montagne de dettes – « 80 millions d’euros de passif déclarés en décembre dernier », précise le journal Le Figaro.

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5 000 retraités français sont, à l’heure actuelle, hébergés dans ces murs depuis 2019.

Comme rapporté dans les colonnes du Parisien, « la branche du groupe Réside Études dédiée aux résidences senior, a été placé en redressement judiciaire depuis juin dernier ».

« C’est l’enfer »

Depuis, poursuit Priscilla Guider, « sur le terrain, c’est l’enfer ». « Certains ne sont pas payés depuis plus de deux mois, nous manquons de tout, nous nous inquiétons aussi pour nos résidents qui payent un loyer onéreux, nous ne sommes pas en mesure de leur fournir les services adéquats… et la direction ne nous répond pas. », confie celle qui est également représentante des salariés au CSE du groupe.

« Tout prend beaucoup de temps, et quand un équipement tombe en panne, il n’est plus réparé, car les entreprises craignent de ne pas être réglées ».

« Tant que je ne suis pas payé, je ne viens pas »

La climatisation est hors d’usage depuis longtemps dans un service d’urgence à Orléans dédié aux appels en cas de chute.

Les employés qui travaillent dans ce local technique doivent improviser et trouver des solutions de fortune pour continuer à faire leur travail.

« On a installé un climatiseur d’appoint qui crache de l’air chaud dans le couloir, mais il tourne 24/24 et peut lâcher à tout moment, abonde Jean-Paul Vaysset, directeur de la résidence orléanaise. Le devis a été validé par la direction, mais le chauffagiste nous dit: tant que je ne suis pas payé, je ne viens pas ».

Des repreneurs en vue ?

Qu’adviendra-t-il finalement à ce groupe parisien Réside Etudes, qui possède près de 73 établissements pour seniors sur le territoire national ?

« Un gestionnaire d’investissements spécialisé en immobilier du nom de FREO serait interessé, mais sans offre officielle pour l’instant », révèle Candice Pipereau,  directrice communication du groupe Réside Etudes auprès de France 3.

Les repreneurs envisagés ne souhaitent, pour la plupart, reprendre que certaines parties de l’entreprise ou s’associer avec d’autres sociétés.

Est-ce à dire que les résidences seniors de Réside Études pourraient être divisées entre plusieurs repreneurs ?

« Tout est possible ! Le tribunal de commerce de Paris veut éviter la fermeture complète, c’est le principal objectif », réagit Candice Pipereau. La décision sera rendue le 26 novembre prochain.

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