Gare à cette escroquerie aux faux courriers Amazon à plusieurs milliers d’euros, plusieurs Français déjà ciblés dont un gendarme spécialisé. On vous donne les détails.
Méfiez-vous de cette nouvelle forme d’arnaque sur Amazon, un procédé « à l’ancienne »
Les escrocs n’hésitent pas à changer de méthode pour mieux avoir leurs victimes. Dernièrement, les arnaqueurs envoient en masse des lettres à l’entête d’Amazon.
L’un de ces faux courriers d’Amazon a atterri à Annecy, dans la boîte aux lettres d’un enquêteur spécialisé dans la traque contre ces escroqueries. Voilà qui a permis la mise à jour de « cette nouvelle forme d’arnaque », souligne franceinfo.
Un mode opératoire des plus redoutables.
Sur une carte à l’entête de l’entreprise américaine et avec une mise en forme aux couleurs d’Amazon, peut-on lire : « Nous offrons à chaque membre un article gratuit pour test et une commission d’un certain montant. »
Comme révélé par l’adjudant-chef Nicolas Renaud, gendarme à la cellule d’appui judiciaire du groupement de gendarmerie départementale de Haute-Savoie, la carte en question est accompagnée d’un QR Code.
« Ce qui m’a mis la puce à l’oreille, confie l’expert, c’est la qualité du support, de l’impression, le mot de clôture de la lettre : ‘tous mes vœux’, et puis surtout une adresse mail qui ne correspondait pas du tout à Amazon. »
Il ne s’est d’ailleurs pas fait prier de mener une petite investigation. En flashant le QR code, l’adjudant-chef Nicolas Renaud a dévoilé la supercherie.
« Les victimes doivent donner un maximum d’informations sur elles : leurs noms, prénoms, etc. (…) L’objectif c’est de récupérer des noms, des adresses mail, des numéros de carte bancaire.« , explique-t-il.
Ces données finiront ensuite sur le darkweb. Vous avez certainement déjà une petite idée de ce qu’elles deviendront.
Ces aigrefins « appellent les victimes trois ou quatre semaines après et se présentent comme leur conseiller bancaire. Les criminels disent avoir détecté des opérations atypiques sur le compte de leur victime, mentionnent les bons noms, prénoms et bonnes coordonnées bancaires pour ne pas alerter la victime« , décrypte auprès de franceinfo, l’adjudant-chef.
« Comme celle-ci a bien évidemment oublié le formulaire qu’elle a reçu des semaines auparavant dans sa boîte aux lettres, elle est persuadée d’être en ligne avec son propre établissement bancaire.« , poursuit-il.
Des milliers d’euros en jeu
Les malfaiteurs en profitent pour passer à l’action et amener leurs proies à valider des opérations bancaires. C’est ainsi qu’ils parviennent ensuite à les soutirer de l’argent, pouvant parfois atteindre « plusieurs milliers d’euros ».
« C’est de plus en plus difficile » à contrer !
Les escrocs auront tout le temps de virer l’argent volé sur plusieurs comptes, et faire sortir in fine l’argent de l’UE. « C’est très difficile de remonter ces structures. »
« En quelques clics, vous pouvez réaliser des virements quasiment instantanés à l’étranger, alors que nous, gendarmes, il nous faut plusieurs jours, voire plusieurs semaines pour localiser et tenter de bloquer les fonds qui seraient partis à l’étranger », analyse-t-il.