Ce propriétaire de 42 ans expulse illégalement sa locataire qui a vécu 30 ans dans son appartement pour (finalement) doubler le loyer.
« Ma mère ne dormait plus » : cette locataire de 87 ans mis à la porte par son propriétaire pour doubler le loyer
« Ça a été l’enfer pour ma mère. On a vécu une période assez difficile. Elle ne mangeait plus et ne dormait plus, racontait auprès du Journal de Montréal, Chantal Lévesque, fille de la locataire expulsée. Elle a 87 ans, mais elle est encore autonome. Elle aurait pu rester dans son logement encore plusieurs années.», assurait-elle.
Le propriétaire de l’appartement de la rue Nielsen, à Longueuil a été finalement condamnée à 26 000 dollars canadiens de dommages intérêts à la plaignante, soit l’équivalent de 17 328,712 euros.
Ednel Michel avait en effet laissé entendre à sa locataire que sa mère allait y habiter. Mais en réalité, il s’est empressé de faire passer le loyer du logement de 580$ à 1150$ par mois juste après le départ de Claudette Perreault Lévesque.
« On a dû la placer dans une résidence privée 4 fois plus chère »
« On a dû la placer dans une résidence privée quatre fois plus chère, même si elle est encore autonome, déplore la fille de Claudette. Ça a été beaucoup de harcèlement de la part du proprio, qui voulait lui augmenter son loyer avant de l’expulser aussi. Ce n’était vraiment pas le fun », admet-elle.
« Le 2 avril, alors que la locataire a quitté, elle revient au logement pour constater qu’il y a une affiche mentionnant que le logement est à louer. C’est à ce moment qu’elle apprend que la mère du locateur ne viendra pas, est-il souligné dans le document juridique rédigé par le magistrat Marc C. Forest dans son jugement rendu par le Tribunal administratif du logement. […] Il s’agit donc pour le Tribunal d’une reprise de logement illégale ».
« Ça ne se fait pas » !
« La seule façon d’arrêter ce genre de transaction néfaste pour les locataires est que le Tribunal envoie un message clair et sans équivoque que ça ne se fait pas», ajoute-t-il.
Le Longueuillois avait expliqué au TAL que sa mère avait changé ses plans. Une version qui ne semble pas avoir convaincu le Tribunal.
« Ce genre d’arrangement pour reprendre possession d’un logement dans le but d’augmenter son loyer pour générer plus de profit, ça ne doit pas être acceptable », estime Marc C. Forest.
Le propriétaire veut faire appel
«Je ne savais pas que je devais dire à la locataire que ma mère n’habiterait pas dans l’appartement tout de suite, finalement.», réagit Ednel Michel.
Le quadragénaire assure ne pas avoir menti au sujet de la reprise du logement. Il prévoit de faire appel du jugement. «Je reconnais tout de même ma part de responsabilité là-dedans», confie-t-il.