Cet ancien professeur d’arts plastiques et d’histoire de l’art vit un vrai cauchemar depuis son refus d’installer le compteur Linky chez lui. Enedis lui coupe l’électricité. Cet habitant de Saône-et-Loire ne peut désormais plus brancher son appareil respiratoire, raconte France 3 Bourgogne-Franche-Comté. La rédaction de cafebabel.fr vous propose de découvrir son témoignage dans les prochaines lignes de notre article.
Linky : Philippe vit un calvaire depuis son refus d’installer le compteur
Cela faisait en effet plusieurs mois que cet habitant du Clunisois demandait un nouveau boîtier, mais il ne voulait surtout pas le célèbre dispositif d’Enedis.
En mars 2023, Philippe a reçu la visite d’un technicien « revenu avec un compteur Linky« . L’ancien professeur ne se faisait pas prier pour lui dire qu' »il n’en voulait pas ».
« Mais apparemment, poursuit Philippe, il n’était pas au courant. Après ça, j’ai envoyé des courriers pour qu’on me change mon compteur et ça a duré des mois. En mai, un représentant d’Enedis m’a demandé pourquoi je ne voulais pas le Linky. J’ai répondu que j’avais mes raisons. »
« Si vous ne voulez pas le Linky, vous aurez une coupure de courant”.
Le représentant qui lui avait passé le coup de fil lui a clairement fait comprendre que “c’est ça (le Linky, NDLR) ou rien”.
« On m’a dit : si vous ne voulez pas le Linky, vous aurez une coupure de courant. J’ai répondu « mais c’est illégal”.
Une équipe s’est ensuite rendue chez lui pour lui couper l’électricité. « Monsieur, on vous coupe le courant parce que vous ne voulez pas de Linky », lui a-t-on indiqué.
Depuis, souligne Philippe, « Je vis sans électricité(...) Je vis au jour le jour en profitant de la luminosité dehors, sinon je suis uniquement avec ma lampe frontale ».
Mais la nuit, c’est loin d’être une évidence puisque Philippe était même « tombé parce que je ne voyais rien dans les escaliers ». Ce n’est pas tout.
« Je mange froid, je vais chez des amis pour recharger mon portable et mes batteries pour ma lampe frontale. Tous mes aliments froids sont chez mes amis. », continue-t-il son récit.
Je suis à bout(…) J’ai perdu 6 kg et je ne dors plus. Je suis en difficulté respiratoire «
Souffrant de « difficultés respiratoires chroniques depuis le 14 avril 2004. »,
l’ancien enseignant utilise au quotidien un respirateur artificiel. Son état de santé vulnérable ne lui a pas fait céder aux menaces d’Enedis.
« Je suis à bout, admet-il. Mon médecin que je connais depuis plus de 20 ans m’a dit “Philippe je ne t’ai jamais connu comme ça.” J’ai perdu 6 kg en 15 jours, je ne dors plus. Je suis en difficulté respiratoire constante. », relate-t-il son état.
« Je ne sais pas combien de temps je vais durer. Des amis m’ont dit “Philippe, laisse tomber”. Mais je n’ai pas envie, ce n’est pas moi qui suis en faute, insiste-t-il. On me prive d’une énergie qui est un droit citoyen. »
« Je n’en peux plus, on me prend pour un malhonnête, un délinquant. On a agi avec moi comme si j’étais un criminel« , regrette-t-il.
« C’est une infraction par abus de faiblesse. Cette coupure est illégale ».
« J’ai téléphoné à la gendarmerie pour porter plainte. Ils ont vérifié et téléphoné à EDF. Un gendarme a contacté une conseillère EDF qui lui a dit “on n’est pas au courant qu’on lui a coupé l’électricité.« , dévoile-t-il.
« Pour moi, conclut Philippe, c’est une infraction par abus de faiblesse. Il faut qu’on me remette le courant, je suis dans un état de droit, cette coupure est illégale ».
« EDF, déplore l’ancien professeur, peut couper l’électricité à des mauvais payeurs, ou sur décision de justice, mais moi je n’ai rien fait. »
Comme précisé par nos confrères de France 3, « Philippe est soutenu par l’association alerte citoyen communauté urbaine 71 (ACCU 71) dont il est membre. »