Ce couple condamné par le tribunal pour avoir truqué des compteurs Linky de plusieurs foyers. Le mari pensait « rendre service ». On vous raconte tout dans les prochaines lignes de ce nouvel article.
Linky : ce couple arrondissait ses fins de mois avec le bidouillage de compteurs, leur verdict tombé
De plus en plus de ménages succombent à la tentation de « créer une dérivation d’électricité sur leur compteur Linky« en vue de faire baisser leur facture.
Le prévenu, un salarié de Veolia, la multinationale française, chef de file mondial des services collectifs, a comparu le vendredi 7 juin dernier devant le tribunal correctionnel d’Alès.
L’homme de 37 ans a en effet trafiqué pas mal de compteurs Linky contre la promesse de -50% des dépenses d’électricité pour les foyers qui sollicitent ses services.
« C’est par le bouche-à-oreille qu’on me contactait. Il y avait des notables, mais pas que« , indiquait-il, à la barre.
Le salarié reclamait en contrepartie de la dérivation, entre 250 et 500 € par client.
70.000 € et une Audi Q7 de 30.000 € saisis
Si sa femme ne s’occupait pas directement de la pose des dérivations de compteurs, elle a toutefois été jugée pour avoir bénéficié des revenus générés par cette fraude pour améliorer son train de vie.
Dans le cadre de cette affaire, les enquêteurs ont saisi la coquette somme de 70.000 € sur leur compte bancaire ainsi qu’une Audi Q7 de 30.000 €.
« C’est de l’épargne personnelle, de l’aide de notre famille« , précise le couple. Pour expliquer toutes ces ressources, il indique par ailleurs recevoir des aides en provenance «de diverses associations pour [leur] enfant handicapé».
« C’est donc que vous vivez sur l’argent liquide. »
Un prétexte qui peine à convaincre le Parquet. « Avec 1 800 € de salaire par mois, 3 000 € d’allocations et plus de 2 000 € de charges, comment épargner 3 000 € pour arriver à 70 000 € ? Certains mois, aucune dépense alimentaire n’apparaît sur les relevés de comptes. C’est donc que vous vivez sur l’argent liquide. », soupçonne Quentin Larroque, substitut du procureur de la République .
Après plusieurs signalements reçus dans le Gard, précisemment dans le secteur d’Alès, une plainte a été déposée par Enedis, gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité sur 95 % du territoire français.
« Dès l’ouverture du compteur, Enedis reçoit un message d’alerte, précise l’avocate de l’industriel. Et pendant une période, on a constaté de nombreuses alertes. »
Le salarié qualifiait cette pratique de “conseils”. Il a uniquement reconnu avoir procédé à l’installation de 20 à 30 dérivations « pour rendre service ».
1 an de prison pour le prevenu, 3 mois pour sa femme et des amendes
Le tribunal a prononcé « un an de prison aménagé sous bracelet électronique et 5 000 euros d’amende » pour le prévenu. Sa femme quant à elle, « écope de trois mois de prison avec sursis et 2 000 euros d’amende ».
12 000 euros des 70 000 ont finalement été confisqués. Le reste de cet argent et le Q7 leur ont été restitués.