Les idées reçues sur les seniors persistent encore et toujours. Ces préjugés infondés freinent leur intégration sur le marché du travail et les privent d’opportunités professionnelles. Les personnes âgées sont malheureusement « les mal-aimés de l’entreprise ». CafeBagdad vous décrypte tout dans les prochaines lignes de ce nouvel article.
Les seniors, indésirables dans les entreprises
« Ces stéréotypes sont anciens et profondément installés », déplore Anne-Marie Deblonde, directrice practice distribution & medias au sein du cabinet de RH Grant Alexander.
En effet, « près de neuf cadres seniors sur dix estiment que leur âge les désavantage dans leur recherche d’emploi », précise l’étude intitulée « Les cadres seniors de 55 et plus demandeurs d’emploi » (Pôle emploi-Apec, janvier 2022).
« Confusion entre séniorité au travail et seniors »
Qu’entend-on d’abord par le terme senior ? Alors que les organismes officiels classent les individus de 55 à 64 ans comme tel, le monde de l’entreprise, lui, considère souvent les salariés comme seniors dès 45 ans.
« Il y a une forme de confusion entre séniorité au travail et seniors », souligne Guillaume Dupont, associé du cabinet Louis Dupont Transition. « Si, à partir de 50 ans, il devient difficile de retrouver un CDI, c’est le bon moment pour les cadres d’intervenir sur le management de transition », ajoute-t-il.
« L’âge, est-il expliqué, renvoie notamment à un certain nombre de représentations négatives chez les recruteurs, qui présupposent souvent que les cadres seniors auront des prétentions salariales plus élevées, une moindre adaptabilité, et un horizon temporel limité par la proximité de la retraite ».
« Les seniors sont considérés comme des salariés ayant du mal à s’adapter, moins malléables, moins dynamiques mais aussi réfractaires aux nouvelles technologies ou qui ont moins envie d’apprendre », énumère Anne-Marie Deblonde.
Image sociale dégradée pour la gent féminine.
Une étude récente révèle que les femmes de plus de 50 ans ont 2 fois plus de chances que les hommes du même âge de se voir refuser un emploi lors d’un entretien d’embauche.
Leur image sociale est fortement dégradée dès lors que ces femmes seniors atteignent les 45 ans.
« Consigne de privilégier des profils plutôt jeunes »
« Près d’un recruteur sur deux reconnaît que sa direction lui a déjà donné comme consigne de privilégier des profils plutôt jeunes », publiait en octobre 2023, Grant Alexander. L’étude en question avait été menée par OpinionWay.
Des études menées au sein de plusieurs entreprises ont démontré « que les plus de 50 ans représentent que 10 % des salariés dans 44 % de ces firmes« .
Et pourtant, indique Guillaume Dupont, « un cadre senior sera plus apte à prendre en main rapidement une équipe ou à anticiper des situations complexes ».