« On n’a jamais connu ça auparavant » ! Les pains au chocolat se raréfient… N’en aurait-on plus bientôt au petit-déjeuner ? Mais qu’est-ce qui se passe ?
Un prix qui double en seulement 1 an
Les industriels sont en passe d’épuiser leurs stocks de cacao achetés à moindre prix.
Comme alertée par la fédération des boulangers-pâtissiers, le cacao a dépassé le double de son prix en un an.
En cause ? La mauvaise récolte dans les pays producteurs, dont le Ghana et la Côte d’Ivoire, qui représentent « près de 60% des productions de cacao au niveau mondial ».
« Depuis trente ans, c’est la pire saison. »
« Depuis trente ans que je suis dans le cacao, c’est la pire saison. », confie auprès du Monde, Siaka Sylla, du sud de la Côte d’Ivoire.
« Il a trop plu cette année ! D’habitude à cette période, les camions font la queue pour décharger ! Là, on a à peine 200 sacs alors qu’on peut en stocker dix fois plus », explique, complètement dépité, le président de la coopérative Scapen qui regroupe près de 1 500 planteurs.
« Cette année, ce qu’on a récolté, ça ne va même pas remplir un sac. La pluie a fait pourrir le cacao », déplore Monique Koffi Amenan, qui exploite un champ avec son mari depuis une décennie dans la brousse proche de N’Douci (Hermanokono).
Le pain au chocolat, « bientôt un luxe en France » ?
Conséquence : l’or brun devient de plus en plus rare. Comme rapporté dans tf1info, les « bâtons lunes » sont aujourd’hui très difficiles à trouver auprès des fournisseurs.
« On n’a jamais connu ça, ce genre de manque de chocolat. On est inquiets, on sait qu’on a eu ce genre de problème avec le beurre et on a réussi à trouver une solution« , s’inquiète au micro de tf1info, Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française.
« Ce qu’il ne faut pas, c’est qu’une alarme soit mise et que les gens fassent un stock inconsidéré ». Le pain au chocolat n’est pas le seul concerné par cette crise. Cette pénurie affecte « toutes les viennoiseries au chocolat ».
« On travaille essentiellement avec trois ou quatre fournisseurs. Il n’y en a plus qu’un qui a des bâtons lunes disponibles. Mais à quel prix ! Ils ont triplé en quelques années. Donc, on va vendre à perte, témoigne Christophe Herby, gérant de la boulangerie du Parc, en Ajaccio (Corse-du-Sud).
Vers une hausse de prix ?
« Si ça continue de monter, le pain au chocolat deviendra un produit de luxe », craint celui qui envisage de passer aux surgelés, alors que tout se faisait, jusque-là, de façon artisanale dans l’établissement.
«On a changé de bâtons lunes, les autres étaient trop chers. On n’a pas le choix», regrette Stéphane, qui prépare chaque matin quelque 300 pains au chocolat.
Les amateurs de ces stars des petits-déjeuners vont devoir payer plus. « S’il le faut. On n’aurait pas le choix. », lance une consommatrice. « Même s’il augmentait un peu, je le prendrais. Il est particulièrement bon », ajoute une autre.