Sandrine Devillard, qui pensait pouvoir mener la barque seule, a épousé Marcel Amphoux, un riche sexagénaire de vingt-cinq ans son aîné. Spécialisée dans l’immobilier, cette Parisienne de 45 ans croyait qu’elle hériterait de toute sa fortune à sa mort. Mais elle a été choquée de découvrir, six mois après le décès de Marcel dans un terrible accident, un testament la déshéritant. Cependant, la veuve de Marcel n’a pas abandonné, entreprenant depuis une dizaine d’années tous les moyens possibles pour récupérer les biens du riche ermite.
Le mariage malheureux du riche ermite…
Au courant du mois de septembre 2011, lorsque ce millionnaire ermite sans histoire s’était fait passer la bague au doigt, tous les villageois qui lui vouaient un immense respect avaient prédit que cette frénésie tardive ne lui apporterait rien d’autre que des malheurs.
Détenteur d’un patrimoine certain, tout le monde pensait que la Belle ne s’était engagée dans cette relation que pour son propre intérêt.
Aveuglé par l’amour, Marcel Amphoux, enfilant son costume noir avec une chemise blanche et son veston grenat assorti à la cravate et à la robe de la mariée, n’a pas hésité devant le maire. Avec un regard gourmand, c’était avec fierté que le sexagénaire avait alors prononcé le « oui » pour légaliser sa relation avec Sandrine Devillard.
« Tout le monde pensait bien qu’il allait se faire plumer, vu qu’il n’a aucun héritier », raconte une habitante. Pour faire taire les murmures, Sandrine Devillard avait multiplié ses apparitions à la télé pour rassurer Marcel de son amour. Elle avait même écrit et composé une chanson dédiée à son « homme des cavernes ».
Les escapades parisiennes secrètes de Marcel Amphoux : le mystère enfin dévoilé !
À de nombreuses occasions, la mariée avait amené son conjoint dans la capitale parisienne, en compagnie d’un ami, celui qui les avait présentés, pour lui faire signer des paperasses. « Marcel racontait qu’on lui faisait signer des papiers qu’il ne comprenait pas, témoigne l’un de ses proches. Était-il vraiment dupe ? Je pense que non. »
Après seulement un an de mariage, les 520 habitants de Puy-Saint-Pierre, dans les Hautes-Alpes, qui n’avaient jamais dissimulé leur désapprobation envers cette histoire de mariage improbable entre un vieux garçon au mode de vie rudimentaire et une belle blonde parisienne de vingt-cinq ans plus jeune que lui, semblaient avoir raison.
L’accident mortel de Marcel Amphoux : une météo tragique ou un complot ?
Mais, comme l’indiquait l’un de ses amis, Marcel Amphoux n’était visiblement pas dupe. Décédé dans un accident de voiture en novembre 2012, ce retraité de 67 ans avait pressenti le danger qui planait sur sa vie.
Alors que la version officielle attribuait son décès à une mauvaise météo avec un brouillard épais, l’opinion générale penchait plutôt vers la théorie du complot. Cette suspicion était renforcée par le fait que le chauffeur responsable de l’accident n’était autre qu’un collaborateur de la femme du défunt et son voisin, qui avait arrangé leur rencontre.
« Quelques semaines avant son décès, Marcel Amphoux a laissé des écrits explicites indiquant non seulement qu’il souhaitait déshériter son épouse, mais aussi que leur union n’a jamais été consommée », révèle Me Colmant, l’avocat qui défend l’intérêt des héritiers désignés par le défunt.
« Les documents, qui n’ont pas été enregistrés chez un notaire, feront sans doute l’objet d’une contestation de la part de l’épouse évincée », poursuit l’avocat. Sans surprise, Sandrine Devillard a intenté un procès pénal pour « abus de faiblesse, extorsion et tentative d’escroquerie« .
La veuve de Marcel Amphoux conteste devant les tribunaux le testament laissé par son défunt mari !
Entre 2014 et 2019, elle a contesté la validité du testament qui la prive de tout héritage. En portant son affaire jusqu’à la Cour de Cassation, la veuve de Marcel Amphoux n’a jamais obtenu gain de cause.
Mais Sandrine Devillard ne laisse transparaître aucun signe de désespoir. Après cet échec en pénal, c’est désormais la justice civile qui instruit son dossier. Ainsi, depuis le 6 septembre 2023, c’est le tribunal judiciaire de Gap qui examine sa nouvelle requête. La position de la veuve de Marcel Amphoux demeure inchangée : elle demande l’expulsion des occupants de la maison de feu son mari et réclame une indemnisation.
« Déboutée de toutes ses demandes au pénal donc ça sera la même chose au civil. Elle continue de contester la validité d’un testament. Or, cela a déjà débouché sur un non-lieu : de toute évidence elle n’obtiendra rien », estime la défense. Affaire à suivre.