«Il y avait une suspicion permanente », déplore la présidente du conseil syndical d’un immeuble. « Une mission impossible ? Non. Un parcours du combattant, c’est sûr. », abonde Marie-Hélène Duprat préside l’Armec, Association rennaise pour la maîtrise de l’énergie dans les copropriétés.
« Vous vous retrouvez seule »
«Des copropriétaires ont préféré vendre que rénover. Sur 40 copropriétaires, environ 7 ont vendu», révèle auprès du Figaro Immobilier, Sophie, présidente du conseil syndical d’un immeuble à Tignes, une station de ski.
« Vous vous retrouvez un peu seule lorsque vous vous lancez dans une telle entreprise», faisait-elle allusion à la rénovation énergétique dans sa copropriété.
Effectivement, il faut savoir que les travaux de rénovation énergétique dans les immeubles de copropriétés ne représente que 1 % des dossiers traités par l’Anah (Agence nationale de l’habitat), selon Primes energies.fr.
La rénovation énergétique en copropriété, un vrai casse-tête : « les gens vous prennent pour des arnaqueurs »
«J’avais demandé un audit de notre immeuble. Je pensais que les copropriétaires à Tignes avaient plus de moyens que le commun des mortels. On aurait pu imaginer que lorsque l’on paie 60 euros la journée un forfait de ski, on rencontre moins de difficultés à changer son radiateur», estimait Sophie dont l’immeuble chauffé au fioul, était mal isolé au niveau des murs ainsi que de la toiture.
«Il a fallu 2 à 3 années pour obtenir l’aval des autres copropriétaires. À partir du moment où vous essayer de faire bouger les choses, les gens pensent que vous allez les arnaquer », regrette-t-elle.
Une série de galères à n’en pas finir pour Sophie
«J’ai reçu des messages pas très agréables. Si je faisais ces travaux, c’était pour gagner de l’argent, poursuivait-elle son récit. Même chez les personnes qui me connaissaient bien, que j’avais hébergées et emmenées au ski. Il y avait une suspicion permanente », raconte-t-elle avec amertume.
« Ce n’est pas évident de mettre une centaine de personnes d’accord », admet pour sa part, Chloé Gauquelin, cheffe de projet de Rénovons Collectif, un programme de l’État pour aider à la rénovation des copropriétés.
Mais tout est bien qui finit bien…
Il a fallu 10 ans à la quadragénaire pour rendre sa copropriété comme neuve. «Résultat des courses, se réjouit-elle, l’immobilier a fait un énorme boom dans la résidence. Les biens étaient estimés à 5000 € le mètre il y a 10 ans, aujourd’hui, ils sont à 10.000 € (…) L’impact de la rénovation est non négligeable.»
Sophie, visiblement satisfaite, de conclure que « les acquéreurs se disent qu’ils sont tranquilles, qu’ils achètent dans un immeuble où tout est fait».