« Les retraites agricoles, sont les retraites les plus faibles de tous les secteurs », déplore Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, le premier syndicat agricole. Mais pourquoi donc ? Décryptage.
« Pour toutes les durées de carrière confondues, ce montant tombe à 566 € bruts mensuels ».
Pour vous donner une idée, la Mutualité sociale agricole (MSA) a révélé que 170 000 anciens chefs d’exploitation avec une carrière complète fin 2022 percevaient une maigre retraite de base de 10 370 euros bruts par an, soit 864 euros mensuels. Le Figaro rapporte que « pour toutes les durées de carrière confondues, ce montant tombe à 566 euros bruts mensuels ».
De leur côté, les anciens non-salariés agricoles (chefs, conjoints et aides familiaux) touchent en moyenne une pension de 15 235 euros bruts annuellement.
« La plupart des agriculteurs ce sont des retraites de l’ordre de 1000 euros, moins certaines fois, avec des pensions de réversion qui sont entre 700 et 800 euros», confirme Arnaud Rousseau.
La réalité troublante des faibles retraites des agriculteurs
Les petites pensions des agriculteurs sont dues au fait qu’elles sont « calculées sur l’ensemble de leur carrière et non sur les 25 meilleures années », à l’instar du régime général.
Pendant plus de quatre décennies, Thérèse Cuvillier a travaillé six jours par semaine à la gestion de son troupeau de vaches laitières dans une ferme familiale du Pas-de-Calais.
Malgré ces années de dur labeur, sa retraite mensuelle se chiffre à seulement 800 euros, auxquels s’ajoute une pension de réversion suite au décès de son mari, donnant un peu plus de 1500 euros pour ses deux carrières complètes.
Ces chiffres démontrent la réalité précaire des agriculteurs à la retraite, avec une moyenne de 1269 euros bruts par mois pour les chefs d’exploitation, comparé à 1531 euros bruts pour l’ensemble des retraités, indique franceinfo.
Cette loi qui pourrait changer la donne…
En 2023, une loi visant à corriger cette inégalité a été adoptée, mais elle ne sera malheureusement pas appliquée avant 2026. En attendant, de nombreux agriculteurs choisissent de retarder leur départ à la retraite. Cette réforme concernera 1,2 million d’agriculteurs retraités.
Les auteurs de la loi Dive estiment toutefois que cette méthode de calcul basée sur les 25 meilleures années « est finalement… Défavorable à certains agriculteurs, notamment ceux ayant les plus petites pensions », précise la-croix.com.
Pourquoi une aussi faible retraite ?
« La précarité de ces retraités s’explique avant tout par la faiblesse de leurs revenus professionnels, 63 % des chefs d’exploitation à titre exclusif ou principal perçoivent un revenu annuel inférieur au Smic brut, soit 20 511,40 euros en 2023 », relaient nos confrères du Sud Ouest.
Mais aussi en raison de leur « effort contributif inférieur« . « Leur taux de cotisation de retraite de base s’élève à 14,87 % contre 15,47 % » pour les autres assurés sociaux.