« Des délais à rallonge(…) Des changements de montant sans explication », la galère des allocataires qui perçoivent l’AAH, cette aide octroyée par la caisse d’allocations familiales.
Qu’est-ce que l’AAH ?
L’allocation aux adultes handicapés est une aide financière qui permet aux personnes en situation de handicap « d’avoir un minimum de ressources. », précise le site monparcourshandicap.gouv.fr. Mais malheureusement, la réalité du terrain est tout autre d’après des témoignages recueillis par nos confrères du magazine Capital.
L‘AAH bénéficie aujourd’hui à plus de 1,3 million d’allocataires. Il est le « 2nd minimum social en nombre d’allocataires, après le RSA qui en compte 1,9 million », rappelle le site MoneyVox.
Conditions pour bénéficier de l’AAH.
Pour prétendre à l’AAH, il est nécessaire de présenter un taux d’incapacité fonctionnelle d’au moins 80%, évalué par la Commission des droits de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH).
Avec un taux d’incapacité de 80% ou plus, l’AAH est attribuée de plein droit.
Si par contre, il se situe entre 50% et 79%, cette aide versée par la CAF peut être accordée uniquement si vous êtes dans une situation de restriction substantielle et durable à l’emploi.
L’attribution de l’AAH (dont le montant est plafonné à 971,37 €) est également soumise à un critère de ressources. Il est à noter que le plafond mensuel de ressources varie en fonction de la situation familiale du demandeur.
«Je trouve ça honteux » : scandale de l’AAH, cette aide de la CAF
Malencontreusement, bon nombre de personnes remplissant les conditions requises n’ont pas toujours accès à l’AAH comme c’est le cas de Claire qui confie dans les colonnes de Capital, « cocher toutes les cases pour toucher l’AAH. Pourtant, sa première demande a été refusée« .
Elle ne sait d’ailleurs pas vers qui se retourner pour contester cette décision. «Je trouve ça honteux de ne pas aider des personnes comme moi», s’offusque celle qui travaille désormais à mi-temps à cause de sa fibromyalgie, son épilepsie et son problème avec un nerf du bras.
Elle n’est pas la seule. « Un proche de mon père attend depuis neuf mois le versement de son AAH, regrette Luc. J’ai contacté les responsables de son dossier qui m’ont annoncé des délais allant de 12 à 14 mois», poursuit ce dernier.
«La maison départementale des personnes handicapées de Paris a mis six mois à répondre à ma demande d’AAH», abonde John. «Alors que la décision administrative indiquait une transmission automatique à la CAF pour le versement, je me suis rendu compte au bout de plusieurs semaines que rien n’avait été fait. J’ai contacté la MDPH et la CAF qui se sont toutes les deux renvoyé la responsabilité»… Résultat : il a dû attendre un an après sa demande avant de voir son premier versement arrivé.
«Mais l’AAH fait partie des minima sociaux pour lesquels le délai précis de traitement doit être plus court que pour les autres prestations, compte tenu de la situation de fragilité des bénéficiaires, précise de son côté la CAF. Le délai de traitement dépend surtout de la communication par la MDPH de la demande AAH à la CAF».
Cette règle qui a coûté plus de 2000 € à une allocataire.
Au moindre changement de situation, déplore Marie, le montant de l’AAH est automatiquement réduit.
Alors qu’elle était censée toucher pendant 10 ans un complément de ressources -dispositif permettant de compléter de plus de 100 € l’AAH pour les personnes avec un taux d’incapacité de 80% ayant une capacité de travail inférieure à 5%- Marie découvre à sa grande surprise qu’il lui a été supprimé.
Et pour cause : «J’ai eu l’outrecuidance de percevoir 43 euros d’intérêts sur un livret d’épargne et cela m’a supprimé mon complément de ressources». Pour quelques dizaines d’euros d’intérêts, elle perd plus de 2 000 euros en 2024.
Marie ignorait en effet que «les revenus imposables issus de capitaux placés sont pris en compte dans la base ressources pour le calcul de l’AAH et donc, en fonction de leur montant, peuvent entraîner une perte de droit à l’AAH et au complément de ressources».