Est-il prudent de laisser son enfant seul à la maison ? Si oui, à partir de quand peut-on commencer à le faire sans prendre de risque ? Une experte vous répond.
« Je suis infirmière puéricultrice », voici à quel âge vous pouvez commencer à laisser votre enfant seul à la maison
Vous avez une petite urgence et il n’y a personne qui puisse garder votre enfant le temps d’un après-midi ? Vous vous demandez si vous pouvez enfin vous passer de baby-sitter ?
À quel âge au fait, est-il recommandé de laisser son enfant seul ? Anne Fabre, infirmière puéricultrice à Dijon (Côte-d’Or) vous répond.
Il n’y a pas d’âge légal. « C’est vraiment en fonction des compétences de l’enfant et de son environnement », indique la spécialiste.
« On ne peut pas se dire “c’est bon il a 8 ans ou 12 ans, il est en âge de rester seul”. Selon ses capacités à discerner et à prendre des décisions, le parent va pouvoir juger si son enfant est apte à rester seul et combien de temps. »
Mais s’il faut donner un âge repère, ajoute-t-elle, « je dirais fin de primaire, début collège, c’est-à-dire 9-10 ans ».
« Il ne faut pas forcer »
« L’adulte doit être sûr de la sécurité physique et psychologique de son enfant. Si ce dernier est un peu angoissé à l’idée de rester seul, il ne faut pas forcer », conseille celle qui est membre du collectif « Je suis infirmière puéricultrice ».
« Allez-y progressivement »
« Il faut qu’il s’en sente capable », poursuit-elle. Surtout, insiste-t-elle, « Allez-y progressivement ». Le temps de quelques minutes tout d’abord.
S’il accepte, laissez-le seul pendant que vous allez au coin de la rue chercher du pain. Au fur et à mesure, vous pouvez allonger jusqu’à une heure…
Pensez déjà à comment il va passer son temps. « Si c’est pour s’occuper devant un écran pendant trois heures, ça ne va pas », précise la professionnelle de l’enfance.
« Je préconise aux parents d’établir un petit programme et de donner à son enfant des tâches à faire, de quoi s’occuper. Sans le surcharger. Mais par exemple, si le parent s’absente une ou deux heures, lui dire : “tu peux jouer à ça puis à ça”, quitte à utiliser un timer s’il a encore besoin de repères temporels ».
Préparez-le « à toutes les circonstances qui pourraient survenir »
« Pour sa sécurité, on le sensibilise à toutes les circonstances qui pourraient survenir, sans le stresser pour autant », souligne l’infirmière.
« Si quelqu’un sonne à la porte, qu’est-ce que tu fais ?(…) Si tu as un problème que faire ? Quelles sont les personnes à contacter en priorité ? Comment réagir si l’alarme à incendie de l’immeuble se met à sonner ? Si tu t’es fait mal, vers qui te tourner ? », cite Anne Fabre. Autant de risques auxquels il faut le préparer.
C’est pratique de temps à autre mais « Le laisser seul ne doit pas devenir une habitude, sensibilise l’infirmière puéricultrice. Et même si mon enfant ne veut pas me suivre, ce n’est pas lui qui décide tout seul de rester seul à la maison. »