Rédiger son testament est un acte d’une importance capitale mais trop souvent pris à la légère. Pourtant, ce document juridique est votre seule garantie du respect de vos volontés après votre décès. C’est aussi votre assurance pour protéger vos proches et même pour prévenir d’éventuels conflits entre vos héritiers. Mais face à la complexité du sujet, nombreux sont ceux qui se sentent perdus. Fonds, forme, formulation… : comment s’y retrouver pour rédiger un testament valable ? Ces quelques astuces pour simplifier sa rédaction.
L’intérêt de faire un testament.
En mettant par écrit vos dernières volontés, vous pouvez prévoir comment sera réparti votre patrimoine.
« Vous avez la possibilité de sortir des règles de droit commun en modifiant votre dévolution successorale. Vous choisissez expressément celles et ceux qui se partageront votre patrimoine et dans quelles proportions », rappelle Me Caroline Mécary, avocate spécialiste en droit de la famille au Barreau de Paris.
En l’absence de ce document, « c’est la loi qui désigne vos héritiers et les classe par priorité » en fonction de votre lien de parenté.
Fonds, forme, formulation… Comment rédiger son testament pour qu’il soit valable ?
Un testament n’est pas un simple bout de papier. Pour qu’il soit valable, il doit répondre à certaines conditions strictes. Vous devez avoir plus de 16 ans au moment de la signature du testament.
Par ailleurs, vous devez discerner les conséquences de votre acte. Avoir la capacité juridique de gérer ses biens et ne pas subir de contrainte extérieure.
« Pour les majeurs sous tutelle, rappelle Notre Temps, l‘accord du conseil de famille ou du juge des tutelles est nécessaire ».
Un testament ne peut être rédigé et signé par deux personnes, même si elles sont en couple. En effet, il s’agit d’un acte juridique strictement unilatéral qui exprime la volonté unique du testateur.
3 types de testament.
Pour être valable, un testament olographe (rédigé sans l’intervention d’un notaire) doit être intégralement écrit, daté et signé de la main du testateur lui-même.
« C’est la forme de testament la plus simple mais également la plus risquée car sa rédaction peut manquer de clarté et générer des incompréhensions quant à vos souhaits post-mortem », explique Me Mécary.
Le testament authentique est quant à lui, rédigé par un notaire en présence de deux témoins ou d’un autre notaire. Le testateur exprime ses volontés au notaire. Une fois le document rédigé, le testateur lit et approuve le contenu du testament.
Et le testament mystique ? C’est une forme de testament confidentielle où le testateur rédige ses dernières volontés dans un document scellé, sans en dévoiler le contenu.
Ce document est ensuite remis à un notaire en présence de témoins. Le notaire dresse un procès-verbal de dépôt mentionnant la date et l’identité du testateur.
« Vous ne devez laisser aucune place à l’interprétation. Vous ne serez en effet plus là pour expliquer exactement ce que vous voulez », recommande Me Monmarché.
« Pour les objets comme les bijoux ou le mobilier », pensez à « joindre des photos à votre testament. Quant aux biens immobiliers, donnez leurs références cadastrales ou leurs numéros de lots en copropriété ».
Peut-on modifier ou annuler un testament ?
« S’il s’agit d’une légère modification, l’ajout d’un simple codicille – c’est-à-dire un avenant – au document initial suffit, explique Me Mécary. En revanche, pour les changements plus importants, mieux vaut rédiger un nouveau testament. Dans ce cas précis, n’oubliez pas d’indiquer que cette nouvelle version « annule et remplace tous les testaments antérieurs » », prévient-il.