Votre eau potable est-elle vraiment sûre ? Des traces d’un solvant cancérigène ont été retrouvées dans l’eau du robinet de plusieurs régions françaises. Découvrez les zones concernées.
Des polluants non réglementés dans plusieurs eaux potables.
Comme révélé par un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), plusieurs nappes phréatiques regorgent de polluants non réglementés. Les recherches effectuées ont porté sur trois catégories de contaminants, à savoir des résidus d’explosifs des guerres mondiales, des pesticides (encore !) et un solvant.
Trois sites par département ont été sélectionnés dans le cadre de cette étude durant deux ans consécutifs. « La ressource en eau et l’eau traitée ont été analysées afin d’évaluer l’efficacité du système de traitement », rapporte Capital.
Résultat : l’Île-de-France se démarque des autres régions « par une contamination au 1,4-dioxane », ce solvant réputé pour être « potentiellement cancérigène pour l’homme ».
Absence de réglementation stricte en France
Si les États-Unis commencent à surveiller cette substance, l’Europe et la France n’ont pas encore mis en place de réglementation pour limiter sa présence dans l’eau potable.
L’OMS a établi un critère de qualité de 50 µg/L (microgrammes par litre) pour l’eau potable. Cependant, des pays comme les l’Allemagne ou encore les Etats-Unis recommandent des seuils bien plus bas.
« En Allemagne, la limite est de 0,1 µg/L » tandis qu’aux « États-Unis, l’Environmental Protection Agency (US-EPA) préconise le seuil maximal à 0,35 µg/L ».
Mais qu’est-ce qu’est réellement le 1,4-dioxane ? Utilisé historiquement comme « stabilisant dans les solvants chlorés », cette substance s’est désormais infiltrée dans de nombreux produits du quotidien (peintures, vernis, colorants et antigels).
Eau du robinet contaminée : du solvant cancérigène détecté dans plusieurs régions
L’eau potable de neuf régions françaises est contaminée par le 1,4-dioxane dont « l’Île-de-France « où les prélèvements de six sites de captages d’eaux brutes sont revenus positifs ».
Des prélèvements d’eau de surface utilisée ou destinée à être utilisée pour la production « d’eau destinée à la consommation humaine » (EDCH), réalisés à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis, révèlent également un taux de solvant dans l’eau préoccupant (0,205 µg/L*).
Dans les Yvelines, où l’un des deux sites se distingue par « une concentration maximale à 4,8 µg/L », des investigations complémentaires vont être effectuées par le laboratoire d’hydrologie de Nancy (LHN), en relation avec l’ARS du département, « pour comprendre ces niveaux de concentration et leur origine », précise le rapport.
Les neuf régions concernées regroupent l’Île-de-France,
l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val de Loire, le Grand Est, les Hauts-de-France, la Nouvelle-Aquitaine, les Pays de la Loire ainsi que l’Occitanie.
Une solution ?
L’eau potable peut-elle être débarrassée du 1,4-dioxane ? Certains systèmes de filtration peuvent se révéler efficaces, « comme la nanofiltration utilisée à l’usine d’eau potable de Méry-sur-Oise ». Mais ce n’est pas sans coût.