« Contribution de solidarité » : 7 heures de travail supplémentaires non payées pour les salariés, aussi bien ceux du privé comme les fonctionnaires. Découvrez plus de détails dans nos prochaines lignes.
Coup de poignard pour les salariés : 7 heures supplémentaires imposées, sans un centime
Déposé dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, cet amendement vise à instaurer une «contribution de solidarité», à hauteur de 7 heures de travail supplémentaires dans l’année, non rémunérées pour les salariés, rapporte Le Figaro.
« Ce n’est pas forcément de gaîté de cœur qu’on fait cette proposition, c’est toujours compliqué […] mais c’est utile, aujourd’hui il nous faut trouver des moyens pour financer le mur du grand âge, le virage domiciliaire et la transformation de nos Ehpad », confie Élisabeth Doineau, de l’Union centriste, rapporteure générale de la commission des affaires sociales.
« 2,5 milliards d’euros supplémentaires pour les personnes âgées et handicapées »
Le but, poursuit-elle, est « d’aider les caisses de la branche autonomie de la Sécurité sociale à faire face à ses dépenses croissantes en matière d’aide aux personnes âgées dépendantes ou aux personnes en situation de handicap, dans un contexte de vieillissement inéluctable de la population française ».
Cette proposition, qualifiée de provocante, rapporterait jusqu’à « 2,5 milliards d’euros pour les personnes âgées et handicapées », selon le président de la commission des affaires sociales Philippe Mouiller (Les Républicains, LR, Deux-Sèvres).
En échange de ce travail non rémunéré de 7 heures, les entreprises doivent verser une contribution de 0,3 % de leur masse salariale à la Sécurité sociale.
« C’est une cause noble pour nos aînés »
Cette nouvelle mesure s’inspire du principe de la journée de solidarité.
« En fonction des entreprises, en fonction des branches, ça peut se traduire par une journée », explique le Sénateur Mouiller.
« L’idée, c’est vraiment qu’il y ait un débat avec les partenaires sociaux sur la mise en application du principe », plaidait-il lors d’une conférence de presse.
« Ce qui est proposé, c’est sept heures de plus par an, ça fait quarante minutes par mois, dix minutes par semaine. C’est une cause noble pour nos aînés », défendait pour sa part le sénateur Daniel Chasseing (Les Indépendants).
Les entreprises auront le choix « soit de faire travailler (leurs salariés) une journée de plus, soit de supprimer un RTT, soit de ne pas répercuter et de payer les 0,30%« , détaille Benoît Serre de l’association nationale des DRH.
« C’est un scandale ».
Le député de gauche François Ruffin est contre une telle proposition. Pour lui, « c’est un scandale de demander aux gens du travail gratuit ».
Florence Puget, secrétaire nationale de la Fédération CFDT protection sociale, travail, emploi, dénonce un « coup de canif supplémentaire sur les 35 heures ».
Pour cette dernière, cette « contribution de solidarité » « met tout le poids [de l’autonomie des personnes âgées et handicapées, ndlr] uniquement sur les travailleurs ».