Dans ses observations définitives parues le 29 novembre 2024 portant sur le déploiement et l’utilisation des Linky, la Cour des comptes met en évidence « un bilan (plutôt) décevant » pour les consommateurs. Comme rapporté par nos confrères de RMC, les « gains réels » s’avèrent en réalité « très limités ». CafeBagdad vous en dit plus dans nos prochaines lignes.
Le succès du déploiement de masse des compteurs Linky
Plus de 37 millions de ménages sont actuellement équipés du compteur intelligent d’Enedis, soit 9 foyers sur 10.
Son déploiement a commencé en 2016 avec la promesse d’un boîtier pilotable à distance, qui aiderait les usagers à mieux maîtriser leur consommation en électricité.
« Le déploiement de masse des Linky, sur la période 2016-2021 » a nécessité 4,6 milliards d’euros, soit 18% de moins qu’anticipé ».
Compteur Linky : « un bilan commercial décevant » pour les consommateurs
Mais les promesses d’économies ne semblent pas être au rendez-vous, du moins du côté des consommateurs. Les gains réels ne s’élèvent qu’« à seulement 1% de la consommation ».
Selon les Sages de la rue Cambon, le bilan du compteur Linky en termes commercial et de maîtrise de la demande d’énergie est encore jugé « décevant » pour les consommateurs.
La Cour des comptes pointe du doigt les « objectifs initiaux mal hiérarchisés et pas toujours clairs » du compteur Linky.
Si le petit boîtier d‘Enedis peut aider à réaliser des économies d’énergie, « on peine à voir dans cette contribution technique une « innovation » du marché concurrentiel« , dénonce l’institution.
« Quant à la modulation tarifaire horosaisonnière, elle est mise en avant par des offres aux prix variables, « difficiles à maîtriser », et qui semblent plus adaptées aux clients industriels qu’aux ménages », relaie Vie Publique.
Plus de 300 millions d’euros à la clé pour Enedis
Pour Enedis, par contre, c’est plutôt la « bonne affaire » avec « 311 millions d’euros engrangés entre 2016 et 2023 ».
« Des gains liés à la diminution des coûts de relève (les relevés étant désormais effectués à distance), à la baisse des pertes techniques, à la réduction des fraudes et erreurs de facturation », cite Vie Publique.
En plus de cette rémunération supplémentaire, il y a aussi les « 407 millions d’euros au titre de régulation incitative » pour la période entre 2016 et 2022.
En outre, les coûts d’investissement se sont avérés « inférieurs aux prévisions ».
Malgré le surcoût « significatif » engendré par le système d’information, le coût global du projet a été finalement limité.
Du côté des consommateurs, il y a également une « baisse du coût de certaines prestations ou des charges d’exploitation couvertes par le tarif de distribution d’Enedis…) ».