Ces femmes victimes de violences conjugales peuvent désormais ouvrir des comptes bancaires gratuits. On vous explique tout dans les prochaines lignes de ce nouvel article.
« Les violences économiques fonctionnent souvent comme une porte d’entrée aux autres types de violences conjugales »
Lorsqu’on parle de violences conjugales, il ne s’agit pas forcément de maltraitances physiques.
« Les violences économiques conjugales touchent 41 % des femmes, dévoile également une étude IFOP pour la newsletter féministe Les Glorieuses (2023) ».
Selon le sondage IFOP, « 23% des femmes sont victimes de violences économiques de la part de leur partenaire actuel« .
Ce type de violence, encore mal prise en compte, se définit « par un contrôle, un appauvrissement ou un manque à gagner qui peuvent aller jusqu’à la dépossession totale des moyens d’autonomie financière des femmes ».
Des progrès en cours…
Comme souligné dans Les Echos, « ce n’est que depuis 1965 qu’une femme peut travailler, ouvrir un compte bancaire ou signer un chèque sans avoir besoin de l’autorisation de son mari ».
La France continue d’ailleurs de faire les frais d’« un lourd héritage culturel« .
La situation va toutefois en progressant. Et pour cause : une aide financière d’urgence de 600 € est octroyée aux femmes victimes qui quittent leur domicile.
Un « pack nouveau départ » fait l’objet d’une expérimentation dans le Val-d’Oise pour accompagner ces femmes. L’objectif étant de leur permettre de « retrouver un emploi ou encore un logement ».
« Une solution locale pour disposer rapidement d’un compte bancaire gratuit… »
Les banques britanniques ont établi des « safe spaces » en ligne ou en agence pour que ces victimes puissent solliciter de l’aide en toute discrétion. Les banques françaises, quant à elle, ne restent pas les bras croisés.
La Caisse d’Epargne Bretagne-Pays de Loire offre aux victimes de violences conjugales « une solution locale pour disposer rapidement d’un compte bancaire gratuit pendant deux ans assorti d’une possibilité de découvert », révèle le journal économique.
« Les banques sont à la juste place pour lutter contre ce phénomène et protéger les plus vulnérables », estime Christophe Pinault, président du directoire de la Caisse d’épargne Bretagne Pays de Loire.
« Un compte particulièrement protégé et qui ne permet pas à l’agresseur de retrouver la localisation de sa victime ».
Le Crédit mutuel Alliance fédérale a également « annoncé un système simplifié d’ouverture de comptes gratuits pour ces femmes »comme c’est déjà le cas avec les banques britanniques où il est possible « d’ouvrir un compte en banque très rapidement, même sans papiers d’identité ».
« Un compte particulièrement protégé et qui ne permet pas à l’agresseur de retrouver la localisation de sa victime. », peut-on lire dans Les Echos.
Le groupe BNP Paribas sensibilise aussi les employés « de son pôle consacré aux clients fragiles au sein de sa branche de crédit à la consommation, BNP Paribas Personal Finance (BNPP PF). »
« Les retours sont extrêmement positifs et les premiers qui portent le sujet sont les opérationnels », commente en effet Paola Vieira, la directrice du projet.
Ce n’est pas le seul point positif. « Ils assistent régulièrement à des situations qui les heurtent et ça leur a permis de mettre un nom sur ce qu’ils qualifiaient d’injustices », précise-t-elle.