À l’instar de ce qui se passe à l’Illing Middle Hight School, un collège du Connecticut (Nord-Est des État-Unis) où chaque élève doit glisser son Smartphone dans une pochette à fermeture magnétique lors de leur entrée en salle de classe, la ministre de l’Education nationale Nicole Belloubet souhaite, elle aussi, « expérimenter » la « pause numérique complète » à la rentrée 2024 / 2025.
Collèges de France : téléphones portables bannis à la rentrée scolaire 2024, l’expérience américaine inspire la France
Pour cela, elle entend mobiliser au moins un collège par département — ce qui ferait environ une centaine d’établissements minimum. Le ministère dénombrait quelque 6 950 collèges sur le territoire en 2021.
Dès la prochaine année scolaire, les collégiens concernés devront déposer leur téléphone portable à l’entrée de l’établissement, possiblement dans des casiers dédiés, indiquent nos confrères d’Europe 1.
« Cela suppose que nous soyons en capacité de trouver un lieu où les élèves peuvent déposer leur portable à l’entrée du collège », faisait remarquer Nicole Belloubet.
« J’ai eu l’occasion de dire à plusieurs reprises que (…) je souhaitais vraiment que nos élèves arrivent dans le collège sans le téléphone portable, parce qu’on sait les effets néfastes que cela peut produire« , soulignait-elle sur Franceinfo, en pointant notamment du doigt, le harcèlement.
![](https://pinterest.com/pin/create/button/?url=https%3A%2F%2Fwww.cafebabel.fr%2Fsociete%2Fcolleges-de-france-telephones-portables-bannis-a-la-rentree-scolaire-2024-lexperience-americaine-inspire-la-france%2F&media=https://www.cafebabel.fr/wp-content/uploads/2024/07/colleges-de-france-telephones-portables-bannis-a-la-rentree-scolaire-2024-lexperience-americaine-inspire-la-france.jpg&description=Nicole Belloubet souhaite "expérimenter" la « pause numérique complète » : comment ça se passe aux USA depuis l'interdiction des portables ?){kind=link}
« Les portables au collège, c’est vraiment un drame »
« Les portables au collège, c’est vraiment un drame », déplorait-elle au micro de Jean-Jacques Bourdin. « On voit bien ce que cela peut générer comme utilisation des réseaux sociaux, […] et comme conséquences parfois dramatiques. »
« On a besoin d’un numérique pédagogique accompagné (…) Je ne vais pas ici dire ‘arrêtons tout, repartons en arrière’, mais il faut réfléchir. On ne peut pas balancer du numérique sans savoir quelles utilisations, quels usages pédagogiques on va lier à cela », en disait plus la ministre.
Nicole Belloubet évoque la généralisation…
« L’un des objectifs de l’école (est) de préparer nos élèves au monde de demain et donc il faut leur donner la connaissance de l’intelligence artificielle, du numérique, mais accompagnée par le professeur », insistait-elle.
Si cette expérimentation portera ses fruits, Nicole Belloubet se dit favorable à une éventuelle généralisation.
Comment ça se passe aux États-Unis ?
C’est en décembre 2023 que ce test grandeur nature a été lancé. « Une simple consigne ça n’était pas suffisant, pas assez efficace pour que les élèves arrêtent de regarder leur téléphone, alors on a dû passer à la vitesse supérieure. », confie Raymond Dolphin, adjoint de la principale.
« Les élèves sont bien plus concentrés sur leurs leçons et sur leurs cours, car ils n’ont plus cette source de distraction. », révèle un professeur d’histoire de l’école.
Les conséquences ont été impressionnantes. « Les pauses sont devenues moins longues, le partage de photos inappropriées durant les cours ont cessé. Idem pour les conflits alimentés par les réseaux sociaux sur le temps scolaire », constate le professeur de maths.
Les élèves indiquent se faire davantage d’amis. « À l’heure du déjeuner et dans les couloirs, les élèves discutent maintenant «en face à face, en personne. Et c’est crucial pour grandir.», peut-on lire dans les colonnes de Slate.
À la fin de la journée, ladite pochette est désactivée par un dispositif spécial, permettant de récupérer le Smartphone.