La ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, a confirmé, dans une entrevue accordée à la Tribune dimanche, des nouvelles mesures restrictives visant les « parents défaillants » ainsi que les « pères absents ». Un plan qui intervient après les émeutes qui ont eu lieu l’été dernier suite à la mort tragique du jeune Nahel.
Les parents en difficultés sont souvent oubliés par les politiques
Le gouvernement envisage d’introduire une amende pour renforcer la responsabilité des parents. Une politique à visée générale que la ministre responsable, Aurore Bergé, a présentée en détail dimanche dernier dans une interview pour La Tribune.
L’occasion également pour elle d’expliquer les diverses mesures que son ministère prévoit de mettre en œuvre pour résoudre les problèmes rencontrés par les familles où les parents sont défaillants et où les pères sont absents.
« Les parents ne peuvent pas être les oubliés de nos politiques publiques. Nous avons besoin d’eux, nous devons faire avec eux », déclarait la ministre.
Pour Aurore Bergé, personne ne s’intéressait à eux sauf à certains moments critiques de la vie sociale, comme « cet été à l’occasion des émeutes » qui ont suivi le décès prématuré de Nahel.
Une accommodation déplorable selon la ministre
Ces problèmes sont souvent liés à l’absence paternelle, car selon les dernières estimations, les principaux responsables de cet incident grave qui a secoué tout le pays proviennent des familles monoparentales.
« La société a fini par s’accommoder du fait que les femmes assument seules certaines missions auprès des enfants. Un couple peut se séparer, mais la famille vit toujours : on ne quitte pas ses enfants », déplorait-elle.
« J’ai une certitude : nous ne pouvons pas nous passer des parents, ni faire sans eux, ni contre eux », poursuit celle qui a déjà débuté à Angers (Maine-et-Loire) depuis le lundi 11 décembre dernier « un tour de France de la parentalité ».
«Il y a clairement un enjeu d’autorité à restaurer, ce n’est ni ringard ni réac de le dire, affirme-t-elle. On voit bien que des parents peuvent être dépassés, déboussolés face aux nouveaux risques : sédentarité, importance grandissante des écrans aussi », a-t-elle souligné.
Estimmant que « tous les milieux sociaux sont affectés », Bergé espère « redonner aux parents la place qui leur revient ».
Un pacte de responsabilité pour les parents en difficultés
Si la ministre s’est bien gardée de « livrer un mode d’emploi, parce qu’il n’y en a pas », elle a, par contre, exprimé une réelle volonté politique pour « accompagner ceux qui se sentent seuls face à des moments de bascule, d’angoisse, ceux qui voient leur autorité disputée par des pseudo-experts qui se déploient sur TikTok ».
Face à ce constat, le gouvernement, à travers cette initiative du ministère des Solidarités et des Familles, souhaite ainsi « proposer un pacte » à tous les parents qui rencontrent des difficultés à élever leurs enfants.
Pour encourager les principaux concernés, l’État s’est engagé à accorder une hausse de « 30% des ressources des CAF » pour mieux les soutenir.
« Travaux d’intérêt général », « paiement d’une contribution financière », « amende… »Ces lourdes sanctions qui visent les « parents défaillants »
Cependant, le plan prévoit également des « travaux d’intérêt général » pour réprimander les parents jugés « défaillants« .
La ministre précise également « le paiement d’une contribution financière pour les parents d’enfants coupables de dégradations, ainsi qu’une amende pour les parents qui ne se présentent pas aux audiences concernant leurs enfants ».
En résumé, « face aux enjeux évidents sur la parentalité, les nouveaux risques, la santé mentale de nos adolescents », le gouvernement ne veut pas rester les bras croisés.
Depuis lundi dernier, « une commission scientifique, à l’image de la commission des 1000 premiers jours avec des médecins, pédopsychiatres, philosophes », a été déployée par le ministère pour trouver des solutions durables et adaptées à chaque situation.