Le ministre délégué chargé du Logement, Guillaume Kasbarian, « ouvert » pour « aller le plus loin possible sur le sujet » portant sur le renforcement des mesures permettant l’expulsion des logements sociaux des familles d’enfants délinquants. Le point sur la question.
« Est-ce qu’il faut les renforcer ? Moi, j’y suis ouvert«
« Il y a déjà des dispositions qui existent, est-ce qu’il faut les renforcer dans le projet de loi ? Moi, j’y suis ouvert« , assurait-il début mai sur France Inter et franceinfo TV.
Pour le ministre, il n’y a rien de plus « légitime » que de vérifier que les locataires « sont bien respectueux des règles de la République ».
«L’ordre et l’autorité, ça vaut pour tout le monde»
« Comme [avec ce projet de loi] on ouvre le débat de regarder qui est dans le parc social, en termes de revenus, de patrimoine, la question peut être posée de se dire : ‘Évaluons aussi les incivilités, les délits et les crimes‘ », poursuit-il en soulignant qu’il lui est inconcevable que « des personnes qui vivent dans le parc social soient embêtées par certains qui ne respectent pas les lois ».
Il s’appuie notamment sur la loi régissant les copropriétés prévoyant que chaque occupant «use et jouit librement des parties privatives et des parties communes» mais «sous la condition de ne (pas) porter atteinte aux droits des autres copropriétaires», relaie Le Figaro.
«L’ordre et l’autorité, ça vaut pour tout le monde», prévient-il. Comme expliqué par Guillaume Kasbarian, le gouvernement « y travaille avec l’administration ».
Les sénateurs s’y attellent également « pour avoir quelque chose qui tient la route d’un point de vue juridique », avance-t-il.
« Ajouter de la pauvreté à la pauvreté, des difficultés aux difficultés ».
Un projet loin de faire l’unanimité ! Pour David Belliard, adjoint à la maire de Paris et également président de la régie immobilière de la ville de Paris, parc HLM de la capitale, cela ne ferait qu’« ajouter de la pauvreté à la pauvreté, des difficultés aux difficultés ».
Pour l’élu local, cette idée évoquée par le ministre n’est surtout pas « la bonne direction » à suivre.
« C’est à l’encontre de ce qu’il faut faire » : vers une expulsion des logements HLM des familles d’enfants délinquants ?
Il « faut (plutôt) lutter contre les incivilités à l’intérieur du parc social, notamment sur la question des conflits de voisinage« , estime-t-il.
« C’est encore une fois pointer du doigt les locataires des logements sociaux, en faire des délinquants potentiels. Franchement, c’est à l’encontre de ce qu’il faut faire aujourd’hui pour répondre à la crise qui est réelle« , critique-t-il au micro de France Inter.