« L’un des poissons préférés des Françaises et Français contient du poison », révèle, fin octobre 2024, l’ONG Bloom. Sur les 148 boîtes de thon analysées provenant de cinq pays européens, dont l’Hexagone, l’association de défense des océans découvre que « toutes les conserves sont contaminées au mercure ».
La présence de cette substance toxique dépasse même « la limite maximale autorisée ».
Les femmes enceintes et les jeunes enfants en danger…
Selon l’ONG, une conserve achetée dans une supérette parisienne renfermait même, une « teneur 13 fois plus que celle des espèces soumises à la norme la plus restrictive », peut-on lire dans les colonnes du Parisien.
Le problème du thon, c’est qu’il « accumule les métaux lourds contenus dans ses proies« , précise Reporterre.
« C’est pourquoi il présente une contamination décuplée en mercure par rapport à de plus petites espèces, explique Bloom. Or, l’ingestion régulière de méthylmercure représente, même en faibles quantités, un grave danger pour la santé, en particulier pour le développement cérébral des fœtus et des jeunes enfants », rappelle l’OMS.
« Le thon en boîte perd beaucoup d’eau, donc le mercure est 2 à 3 fois plus concentré que dans le thon frais », alerte Bloom.
« Le seuil de dangerosité fixé par les pouvoirs publics n’a pas été pensé pour protéger la santé de millions de consommateurs, mais pour protéger les intérêts de l’industrie thonière », dénonce l’ONG qui souligne d’ailleurs que « le thon est le poisson le plus consommé en France avec une moyenne de 5kg par personne et par an ».
« Les pouvoirs publics auraient dû établir des règles strictes pour que l’on consomme moins de thon, mais c’est tout le contraire », regrette Julie Guterman, la principale autrice de l’enquête.
Ce poisson en boîte de conserve le plus consommé en France présente une contamination décuplée en mercure, une célèbre marque dans le viseur
Toujours selon l’association, une boîte de thon de « la marque Petit Navire » contient 3,9 mg/kg de mercure, une teneur record.
« En mangeant cette boîte, il suffit de 15 grammes à un enfant de 40 kg pour qu’il dépasse la dose hebdomadaire tolérable, et de 30 grammes à un adulte ».
Une pétition lancée aux 10 plus grands distributeurs européens
Bloom, associée à l’ONG de défense des consommateurs Foodwatch ont appelé les dix plus grands distributeurs européens parmi lesquels Intermarché, E. Leclerc, Carrefour ainsi que les responsables de cantines scolaires et de crèches à retirer de « leurs rayons (ou de leurs menus) les boîtes de thon contaminées au-delà de 0,3 mg/kg ».
« Nous exigeons que les pouvoirs publics renforcent la réglementation et que les distributeurs ne commercialisent que des produits en dessous du seuil le plus protecteur« , souligne également Camille Dorioz, directeur des campagnes chez Foodwatch.