Alors que de plus en plus de ménages en France font aujourd’hui face à la précarité, près d’un tiers des Français éligibles ne réclame pas cette aide de la CAF ! Pourtant, elle s’élève en moyenne à 330 euros par mois, selon une enquête de la Drees. Une somme loin d’être négligeable. Êtes-vous l’un d’entre eux ? cafebabel.fr vous aide à y voir plus clair.
Le fléau du taux de non-recours en France.
Malgré les efforts du gouvernement, le taux de non-recours aux aides sociales ne faiblit pas.
Au contraire, avance Daniel Verger, expert en études et recherche au Secours Catholique, qui a publié un rapport en 2021 avec l’Observatoire des non-recours aux droits et services : « Nous constatons une hausse sur les dernières années pour le RSA et les allocations familiales. Ce qui est assez paradoxal par rapport à la prise de conscience plus forte et que l’on voit au niveau du gouvernement. »
Pour tenter d’y remédier, « l’idée d’une automatisation des versements revient régulièrement sur la table », peut-on lire sur franceinfo. Mais jusque-là, aucun changement n’est encore palpable sur le terrain.
« Dans tous les cas, ajoute la sociologue Clara Deville, il restera une démarche active à accomplir de la part de l’usager ». Selon elle, celui-ci « ne verra jamais un RSA tomber directement sur son compte sans en avoir fait la demande ».
10 milliards d’euros par an non réclamés par les Français.
Effectivement, le bénéficiaire aura toujours à « remplir un formulaire de demande pour enclencher cette aide ».
A l’heure où l’on écrit ces quelques lignes, de nombreux particuliers ne pensent pas encore à demander les prestations sociales auxquelles ils ont pourtant droit.
Conséquence : quelque 10 milliards d’euros par an dorment dans les caisses de l’Etat comme confirmé par une étude très fouillée de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.
CAF : un tiers des Français passe à côté de cette aide, êtes-vous concernés ?
En se penchant sur le cas du RSA, une prestation destinée à garantir un revenu minimal de ressources aux personnes sans emploi ou un complément en cas de revenus faibles, environ 600 000 foyers ne réclament pas cette prestation chaque trimestre.
Ce qui représente à peu près un tiers de ménages éligibles. L’étude s’appuie sur des données de 2018.
De plus, un cinquième de ces ménages renonce durablement à demander cette aide financière.
Comme précisé plus haut, ce non-recours au RSA correspond à 330 euros en moyenne par mois de manque à gagner.
Ce montant moyen de 330€ est calculé par unité de consommation. Pour déterminer le droit au RSA, une unité de consommation (UC) est attribuée au premier adulte du ménage, 0,5 pour chaque personne supplémentaire (par exemple, un couple sans enfant ou une famille monoparentale avec un enfant), 0,3 pour le premier enfant dans un couple, le deuxième enfant dans une famille monoparentale et 0,4 pour chaque enfant supplémentaire.
« Au total, précise cette enquête de la Drees, les sommes non-versées du fait du non-recours au RSA atteindraient 750 millions d’euros, par trimestre ». Voyons maintenant de plus près le profil des personnes concernées.
Qui sont les plus concernées ?
Ce taux de non-recours est particulièrement élevé chez les couples sans enfants, les personnes diplômées, les jeunes, les propriétaires, résidant dans des territoires ruraux ou dans l’agglomération parisienne.
« 16% des femmes seules avec enfants éligibles à la prestation seraient en situation de non-recours au RSA contre la moitié (49%) des couples éligibles sans enfant », détaille l’étude.
« Il en va de même pour 15% des locataires en HLM contre 33% des locataires du parc privé et 61% des propriétaires (y compris accédants). Un cinquième des foyers éligibles résidents dans une agglomération de taille moyenne seraient non-recourants contre presque la moitié dans les unités urbaines de moins de 5 000 habitants ou dans celle de Paris », peut-on lire dans les colonnes de MoneyVox.
Malgré une décennie d’actions pour réduire le taux de non-recours, celui-ci continue d’augmenter.