Les quatre syndicats majoritaires lancent un appel à la grève, les aéroports de Paris seront paralysés durant cette date non choisie au hasard.
« Le PDG d’ADP porte l’entière responsabilité des conséquences de ce mouvement social sur les JO»
« Si nous en sommes réduits à appeler à la grève, c’est en raison du refus obstiné de la direction et en particulier du PDG d’ADP (Aéroports de Paris, NDLR), qui sous-estime l’ultimatum lancé par les syndicats unis et la détermination des personnels. De fait, il porte l’entière responsabilité de ce mouvement social et de ses conséquences sur les Jeux Olympiques», Déclarait en début de semaine, l’intersyndicale.
« Une iniquité que nous voulions rétablir»
« En décembre dernier, rappelle auprès du magazine économique Capital, Daniel Berton, SG de la CGT d’ADP, la direction a demandé à des salariés de se porter volontaires pour gonfler les rangs des agents dans les terminaux, en contrepartie d’une rémunération comprise entre 70 et 100 € par jour de vacation. Mais pour tous les autres, dont le travail consiste déjà à être sur le terrain, la somme s’élevait à 30 €, déplore-t-il. Une iniquité que nous voulions rétablir», poursuit le secrétaire général.
Les syndicats voient d’un très mauvais œil que les travailleurs d’ADP ne puissent pas jouir de la prime olympique.
La CFDT, la CGT, l’UNSA et Force Ouvrière dénoncent, à travers un communiqué, « les décisions unilatérales du directeur général de ne verser une prime qu’à une partie du personnel ».
L’enjeu est de taille pour les Aéroports de Paris
Le timing tombe mal pour la société d’exploitation aéroportuaire. Et pour cause : la capitale attend l’arrivée des millions de visiteurs à l’occasion des Jeux Olympiques 2024.
L’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle s’apprête déjà à accueillir jusqu’à 300 000 voyageurs par jour durant la période des JO, soit 100 000 personnes supplémentaires qu’en temps normal à cette même période de l’année.
Cette augmentation de la fréquentation s’accompagnera « de mesures de sécurité renforcées » obligeant « le groupe à accorder aux syndicats quelques gratifications provisoires » le temps de cette compétition.
Face à ces menaces de grève, la direction leur avait déjà fait part, le 3 juillet dernier, de verser une prime de 1 000 € à tous les salariés non volontaires présents pendant le 8 juillet au 15 septembre.
«C’est bien pour eux, admet Daniel Berton. Mais c’est à double tranchant». Le problème, ajoute-t-il, c’est le manque «d’équité».
Il pointe surtout du doigt « un déséquilibre parmi le personnel. Désormais, ce sont les volontaires qui se sentent pénalisés ».
Sans compter que «le versement se fera au prorata des jours de présence, donc, d’une certaine manière, par ce biais, ils éloignent la possibilité d’un conflit jusqu’au versement de la prime et créent une démobilisation du personnel.»
Alerte info : Les aéroports de Paris vont être paralysés à cette date bien précise
«Force est de constater que le PDG a balayé nos revendications pour une prime équitable et homogène, l’embauche de personnel et l’amélioration des conditions de travail, notamment avec la garantie de pose des droits à repos/congés», précisent les syndicats dans leur communiqué.
Les quatre syndicats majoritaires lancent un appel à la grève pour le 17 juillet prochain.