« Guerre de religion, guerre de civilisation, guerre mondiale, guerre…mondialisée. Jamais sans doute, depuis 1945, le monde aura tremblé comme aujourd’hui ». C’est ainsi que Pascal Praud a conclu sa chronique publiée sur JDD le dimanche 5 novembre 2023. S’il n’a pas tout à fait tort en décrivant ainsi le climat sociopolitique mondial actuel à la suite du déclenchement de la guerre israélo-palestinienne, le journaliste s’est attiré les foudres de Nagui lorsqu’il s’est permis de le comparer à Éric Zemmour.
« L’islamisme est un danger pour la France… une menace pour l’Occident…une plaie pour le monde ».
Un règlement de compte franc et sans équivoque. En cherchant à persuader l’opinion publique du réel danger de « l’islamisme » pour la nation française d’une part, et pour le monde entier d’autre part, Pascal Praud a mis l’accent sur la question de l’immigration.
« L’immigration n’est pas un souci quand les nouveaux arrivés adoptent la France et les Français, quand ils oublient un peu, beaucoup ou à la folie une culture, des mœurs et pourquoi pas une religion », affirmait-il.
Pour soutenir ses arguments, le journaliste officiant sur CNews a fait référence à plusieurs exemples d’immigrés qui ont bien réussi leur intégration. Parmi les noms des personnalités mentionnées par le chroniqueur, on trouve celui de Nagui.
« […]Si j’avais couru avec un drapeau égyptien dans la rue, mon père m’aurait mis une claque »
Faisant la Une des actualités depuis son passage sur TMC le jeudi 26 octobre, a cité généreusement la plupart des déclarations faites par Nagui sur le plateau du Quotidien.
« Je pense que, si j’avais couru avec un drapeau égyptien dans la rue, mon père m’aurait mis une claque », a repris Pascal Praud dans son éditorial.
« Nagui illustre le fait que les Français se fichent de la couleur de peau, du nom de famille ou des origines. Les Français aiment ceux qui les aiment. Ils ont chanté Dalida, lu Romain Gary, célébré Lino Ventura. Ils ont accueilli à bras ouverts ceux qui ont appris leur langue, chéri leur histoire, embrassé leurs mœurs », a-t-il commenté.
Jusque-là, il n’y a rien de bien méchant. On pourrait même ajouter, sans fausse modestie, que l’animateur de radio et de télévision manie à la perfection la langue de Molière.
Mais il ne s’est pas arrêté là. En maîtrisant chaque centimètre de sa chronique, Pascal Praud guide ses lecteurs progressivement, sans aucune brutalité apparente, vers un terrain qui n’est pas tout à fait « neutre ».
Nagui : cette comparaison de Pascal Praud qui ne passe pas…
Avant de lâcher sa bombe, le journaliste a vanté les mérites de son confrère. « Nagui incarne l’homme de bien, version XXIe siècle, poursuivait-il. Il ne mange pas de viande, combat le glyphosate, travaille à France Inter », a-t-il poursuivi.
« Cette icône d’un monde parfait, parlant toujours de Nagui, cultive son image sans aspérité comme d’autres entretiennent leur jardin sans pesticide ».
Bref, « Nagui défend l’assimilation comme modèle. Étonnant, non ? L’époque a repris ses vieilles lunettes », a-t-il ajouté, avant de reprendre encore les propos du présentateur vedette de France 2 face à Yann Barthès.
« C’est très particulier de quitter un pays, de quitter ses racines. Mon père nous a élevés, mon frère et moi, dans l’amour de la France, dans le respect de la langue française, dans l’amour du drapeau français, du maillot français. » La confession suffisante pour Pascal Praud de conclure sans réserve : « Nagui parle comme Zemmour ».
Nagui remet Pascal Praud à sa place…
Comparé à Éric Zemmour , la réponse de Nagui ne se faisait pas attendre. « Cher Monsieur, il semblerait que vous n’ayez pas bien compris mon propos, débutait-il sur son compte Instagram. Respecter un pays qui vous accueille n’appartient pas à un bord politique encore moins au vôtre », enchaînait-il aussitôt en mettant Pascal Praud à sa place.
« Aimer la langue française, la littérature française et la culture française n’appartient à aucun bord politique. Être poli et travailler pour réussir n’appartient pas à un bord politique. Aimer le maillot et le drapeau français n’appartient pas à un bord politique », ajoutait-il avant avant lancer une nouvelle attaque contre le journaliste et toute la droite radicale.
« Faire de la récupération et faire feu de tout bois, ressemble beaucoup à vos pensées politiques », ait-il fait bien mention.
« Mon père n’a pas cherché à changer mon prénom ni ma fierté d’être né en Égypte. Mes parents étaient professeurs, et défendaient les valeurs de l’école, c’est-à-dire la fraternité, l’acceptation de la différence et de ne jamais répandre des propos racistes, qui divisent et qui attisent la haine », précisait l’animateur de Taratata.
« Pour certaines personnes que vous vénérez aveuglement, mon prénom est une insulte à la France, et des insultes, j’en ai bien qui me viennent en vous lisant et que j’ai envie de vous écrire mais mon père m’a appris une chose essentielle qui vous dépasse : le respect », a-t-il conclu.