Voici le montant maximal d’argent liquide autorisé chez vous

La rédaction
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Voici le montant maximal d'argent liquide autorisé chez vous
Voici le montant maximal d'argent liquide autorisé chez vous !-© PIXABAY

Que ce soit dans une commode, dans la boite à biscuit, dans un coffre, ou encore sous un matelas… Garder son épargne chez soi est un réflexe qui a toujours le vent en poupe chez de nombreux Français. Dans cette optique, découvrez combien vous pouvez légalement conserver à domicile.

Y-a-t-il toujours des Français qui gardent de l’argent sous leur matelas ?

« Avec la guerre en Ukraine notamment, certains se rapprochent d’une forme d’économie de guerre. C’est une attitude assez mécanique liée à un contexte dégradé qui fait craindre que le modèle institutionnel dont font partie les banques puissent être en péril. 48% des sondés craignent ainsi une faillite bancaire. Les Français ont gardé en tête le souvenir de la crise de 2008 où les grandes banques sont venues frapper à la porte de l’Etat pour être sauvées. Dans ce contexte, ils sont méfiants », estime Jean-François Faure, président-fondateur d’AuCoffre.

Pour « éviter de mettre tous leurs œufs dans le même panier, certains particuliers préfèrent de loin conserver leur argent chez eux. Même si l’inflation diminue la valeur de cette épargne, ils estiment que ces économies sont en sécurité ».

D’un autre côté, il y a toujours le risque de cambriolage. En banque, « l’argent placé est garanti à hauteur de 100 000 euros par personne et par établissement en cas de faillite ».

« Cette part du numéraire devrait en théorie se réduire car nous payons de moins en moins avec du liquide. Si le numéraire augmente, c’est que certains le gardent chez eux par précaution. C’est le fameux bas de laine », indique Philippe Crevel à MoneyVox.

« C’est une réalité de comportement »

Ce « mécanisme de défense, précise le site spécialisé sur l’argent, s’explique par la crainte de la mise en place d’une mesure de prélèvement sur leur épargne. »

« Ce phénomène touche davantage les personnes plus âgées mais également celles aux revenus modestes qui ont peu confiance dans le système bancaire, ajoute le spécialiste des questions macroéconomiques. Et dans une période d’incertitude, avoir des billets chez soi, ça rassure », abonde le directeur du Cercle de l’Epargne.

« Garder de la monnaie sous son matelas ou dans la lessiveuse – comme on a coutume de le dire de façon imagée – ce n’est pas une vision de l’esprit, c’est une réalité de comportement », confirmait en 2019 le directeur général des services à l’économie de la Banque de France, Erick Lacourrège.

Voici le montant maximal d’argent liquide autorisé chez vous

Cette pratique n’est certes pas interdite, mais « elle est en revanche encadrée. » En effet, « l’argent détenu chez soi ne doit pas dépasser la somme de 10.000 euros par personne(…) En cas de contrôle, vous devez pouvoir justifier de la provenance de cet argent ».

Si vous allez au-delà de ce plafond des 10 000€, « cela peut rapidement être interprété comme du blanchiment d’argent, du trafic de stupéfiants ou du travail au noir. Le tout passible de poursuites et d’une amende pouvant atteindre jusqu’à 50% du montant en jeu. »

Que dit la loi ?

Rappelons qu’il n’existe aucun plafond pour des paiements en espèces entre particuliers (art. L 112-6 du Code monétaire et financier). Néanmoins, « il faut déclarer la transaction par un écrit au-delà de 1 500 euros pour vous ménager une preuve (articles 1359 du Code civil et 1 du décret du 15 juillet 1980) ».

Comme détaillé dans les colonnes du magazine Notre Temps, « le document doit préciser la date, le nom de l’acheteur et du vendeur, l’objet de la transaction, son montant et le fait qu’elle a été réglée en liquide ».

En revanche, les paiements en espèces effectués par un particulier envers un professionnel ou entre professionnels sont limités à 1 000 euros.

Toutefois, si le débiteur a son domicile fiscal à l’étranger et effectue une dépense personnelle, cette restriction peut atteindre 10 000 ou même 15 000 euros selon les circonstances, selon l’art. D 112-3 du Code monétaire et financier.

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