Le gouvernement supprime la prime à l’embauche d’alternants en contrat de professionnalisation. Ce qui a changé depuis ce début mai.CafeBagdad vous fait le point sur la question.
« L’État serre les cordons de sa bourse »
«Au regard des prévisions de croissance et de la hausse du déficit public (5,5% du PIB), des mesures de réduction du budget de l’État ont été décidées sur certains dispositifs relevant notamment du champ de l’emploi et de la formation professionnelle», explique le décret.
« Une véritable douche froide », le gouvernement met fin à la prime à l’embauche d’alternants
Jusqu’à la fin de l’année, relaie Le Figaro, « les aides à l’embauche de 6000 euros aux entreprises pour les alternants en contrat de professionnalisation » ne servira plus qu’au recrutement des apprentis en formation initiale.
Le projet de décret indique effectivement « supprimer, pour les contrats conclus dès le 1er mai 2024, l’aide aux employeurs de salariés en contrat de professionnalisation».
Une décision qui ne manque pas de chambouler « la stratégie des établissements d’enseignement supérieur privés à but lucratif ».
Comme rappelé dans les colonnes du journal, « ce contrat en alternance associe formation pratique en situation de travail et formation théorique dans un organisme de formation ou une entreprise ».
«L’annonce est totalement inattendue.»
«L’annonce est totalement inattendue. L’aide à l’embauche devait être maintenue jusqu’à la fin de l’année», déplore Patrick Roux, président de la Fédération nationale de l’enseignement privé (FNEP).
«Vont-ils supprimer aussi soudainement les aides pour l’apprentissage ?», s’interroge-t-il avant d’ajouter que «sa confiance en la parole publique est ébréchée».
«Cela va forcément un peu impacter en premier lieu notre nombre d’étudiants. Les promotions d’élèves en contrat de professionnalisation risquent d’être complètement supprimées si les entreprises ne suivent pas», s’inquiète pour sa part, José Milano, président exécutif du groupe Omnes (écoles Inseec, ESCE, ECE…).
Pour information , « 1/3 de ses 40.000 étudiants sont en alternance ».
Les écoles privées déjà sur le qui-vive !
Bon nombre d’écoles s’en alarment. Et pour cause : les frais de scolarité des étudiants sont- grâce à ce dispositif- pris en charge par les entreprises.
Il «apporte des ressources financières non négligeables aux établissements. (…) Le modèle économique de certains organismes de formation privés lucratifs paraît reposer en grande partie sur les ressources issues de l’apprentissage», souligne un rapport parlementaire.
« Je crains qu’effectivement, cela rallonge encore plus le délai pour trouver un emploi, alors que le contrat de professionnalisation était un bon tremplin pour un retour à l’emploi et l’accueil dans les entreprises », réagit Stéphane Heit, un représentant des patrons.