La réforme ne semble pas faire l’effet escompté. Et pour cause, est-il rapporté dans les colonnes du journal Le Figaro, « le système est de nouveau déficitaire cette année ». Cette situation ne semble pas s’améliorer de sitôt selon le Conseil d’orientation des retraites. Il restera déficitaire jusqu’en 2070, selon toujours le COR.
Réforme de 2023
Alors que la récente réforme des retraites adoptée au forceps par le gouvernement Borne reporte progressivement l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans jusqu’en 2030, au rythme de trois mois par an pour ceux nés après septembre 1961, certains font déjà savoir vouloir « annuler l’âge de départ à 64 ans ».
Après les « excédents enregistrés de 2021 à 2023« , le système de retraite est de nouveau « dans le rouge dès 2024 » à cause de la réforme d’Emmanuel Macron.
Un manque de plus de 5 milliards d’euros
Un « trou » de 5,8 milliards d’euros, chiffre le Conseil d’orientation des retraites, dans son rapport annuel envoyé ce début de semaine aux partenaires sociaux.
Ce déficit résulterait de la revalorisation des pensions, particulièrement celle des retraites complémentaires Agirc-Arrco (+4,9 %) du 1er novembre 2023, et celle des régimes de base acté le 1er janvier 2024 (+5,3 %).
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Le déficit « atteindra 0,4 % du PIB en 2030 et 0,8 % en 2070 », souligne ce nouveau rapport du COR. Un scénario plus sombre que celui annoncé l’an dernier ( 0,2 point supplémentaire en 2030, NDLR).
Cet écart lié aux « prévisions macroéconomiques moins bonnes que prévu (- 0,6 point en 2024 et – 0,3 point en 2025) », ajoute le Conseil d’orientation.
Et pourtant, Élisabeth Borne assurait en janvier 2023, que « l’équilibre du système de retraite sera atteint en 2030 » avec sa réforme des retraites.
Pourquoi le dispositif est-il finalement devenu aussi coûteux ?
Borne clamait même que les économies brutes secondaires « au report de l’âge de départ s’élèveraient à 10,3 milliards en 2027 et 17,7 milliards en 2030 ».
« À force de concessions, la revalorisation des petites pensions à 85 % du smic et l’extension des départs anticipés pour carrière longues ( ouvert désormais à tous ceux ayant commencé à travailler avant 21 ans, NDLR) sont venues annihiler ces efforts d’économies », relaie Le Figaro.
Une nouvelle réforme des retraites inévitable…
Face à cette « dégradation des comptes », il est presque sûr qu’une nouvelle réforme des retraites s’impose.
Toutefois, précise une source ministérielle au Figaro, « il est peu probable qu’elle intervienne avant la fin du quinquennat ».
Qu’est-ce qui attendent vraiment les retraités ?
Les pensions de retraite feront-ils l’objet d’une sous-indexation l’an prochain ? Elles pourront cesser d’être revalorisées avec l’inflation.
En France, la pension moyenne est pour l’heure autour de 1 420 € net mensuels, selon la Drees.
Le niveau de vie des retraités est aujourd’hui « globalement équivalent » à celui de l’ensemble de la population. Mais cela ne tiendra pas longtemps car la pension moyenne ne suit pas le rythme d’augmentation du revenu moyen d’activité, soit +27 % contre +52 %.
Rapportée au revenu d’activité moyen, note le Cor, « la pension relative des retraités passerait de 51,4 % en 2021 à 42 % en 2070 ».