Mauvaise nouvelle pour les consommateurs ! Cette nouvelle taxe sur la production d’énergie va faire grimper leur facture d’électricité. Explications.
C’est quoi ce nouveau projet de taxation ?
Ce projet de taxation a été évoqué par Bruno Le Maire durant sa dernière audition devant la Commission des finances.
Comme celle-ci concerne principalement EDF… L’entreprise devrait, sans aucun doute, « répercuter le surcoût sur les consommateurs« , peut-on lire dans les colonnes de La Tribune.
Comment est censé fonctionner la « taxe EDF » ?
Cette « taxe EDF » est un impôt sur la « puissance électrique installée ». Elle cible toutes les installations dépassant 260 mégawatts (MW), soit « les centrales nucléaires d’EDF (dans 80%), les grands barrages hydrauliques (opérés par EDF et la Compagnie nationale du Rhône dont Engie est actionnaire majoritaire) et les installations thermiques importantes (centrale à gaz de Landivisiau de TotalEnergies).
Les énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire en sont exclues à cause de leur puissance installée généralement inférieure au seuil fixé.
Le gouvernement veut « taper dans le stock de capital des sociétés »
Cette nouvelle taxe devrait rapporter environ 2,8 milliards d’euros par an aux finances publiques, soit 40 000 euros par MW supplémentaire.
« C’est un montant énorme », reconnaît Nicolas Goldberg, senior manager Energie chez Colombus Consulting.
« Plutôt que de payer beaucoup moins qu’actuellement, les ménages paieront ainsi un peu moins [si la taxe entre en vigueur, NDLR]. Ce qui permettra à l’État de leur soutirer de l’argent sans passer par un prélèvement obligatoire, maintenant qu’ils sont habitués à l’énergie relativement chère », indique pour sa part Fabien Choné, ancien patron de Direct Energies et ex-président de l’Association nationale des opérateurs détaillants en énergie (ANODE).
La taxe sur les superprofits des électriciens n’ayant pas pu atteindre « sa cible, le gouvernement sortant voulait se donner le droit à un deuxième coup, en tapant désormais dans le stock de capital des sociétés plutôt que dans leurs profits passés, explique l’économiste Laurent Bach, directeur du pôle entreprise à l’Institut des politiques publiques (IPP). Mais un tel dispositif serait aveugle à la trésorerie des entreprises ; or celle d’EDF n’est pas très élevée ».
« Ça n’a aucun sens », s’insurge Nicolas Goldberg, sachant qu‘ »EDF a fait des résultats catastrophiques en 2022, et qu’ils n’ont toujours pas épongé la dette… ».
Nouvelle taxe sur l’énergie : la facture d’électricité risque de moins baisser que prévu en 2025
« En bref, termine-t-il, tout ceci se trouvera fondu dans les factures finales ».
« La taxe va augmenter le coût de revient des fournisseurs, y compris ceux qui proposent un tarif réglementé de vente ou indexé à celui-ci. Ce qui aura un impact sur tous les consommateurs au prorata de leur consommation à la pointe », abonde Fabien Choné.
« Bruno Le Maire affirme que ce n’est pas une taxe sur le consommateur. Mais si vous augmentez le prix du chocolat, le prix du pain au chocolat augmente aussi ! », précise-t-on chez une autre entreprise directement visée.