Les propriétaires, « seul public sur qui faire peser la pression fiscale »

La rédaction
La rédaction
Durée de lecture : 4 minutes
Les propriétaires, seul public sur qui faire peser la pression fiscale
Les propriétaires, « seul public sur qui faire peser la pression fiscale » !-© Shutterstock

Pourquoi de nombreuses communes utilisent-elles la taxe foncière pour boucher leurs trous financiers, au grand dam des propriétaires ? Sont-ils devenus les dindons de la farce ?

publicité

Des hausses de la taxe foncière un peu presque partout…

« Il y a un équilibre à trouver. Le seul levier que l’on aura sera fiscal. Mais je ne souhaite pas l’activer« , déplore le maire de Frontignan, Michel Arrouy, qui alerte « sur la dégradation des budgets des communes ».

Parempuyre (Gironde) a augmenté de 25% la taxe foncière en 2024. La mairie explique cette décision « par des dotations de l’État en baisse et des dépenses en constante augmentation », est-il rapporté dans le quotidien régional Ouest France.

« Dans le quartier, personne ne comprend  ».

« Quand j’ai vu ça, je me suis dit, ce n’est pas possible. Je suis passé de 1 600 à 1 980 €. C’est 400 € en plus. C’est quand même excessif, témoigne au micro de France Bleu Gironde, ce propriétaire d’une maison de 90 m² sur la commune. Dans le quartier, personne ne comprend cette augmentation ».

publicité

Même son de cloche dans la Ville de Nancy et la Métropole du Grand Nancy. La pilule est difficile à avaler pour les contribuables concernés.

« Je paye 1 700 € contre 1 400 € en 2023. C’est plus que mon salaire alors que c’est un appartement avec une simple cave, sans balcon, ni terrasse », regrette Marion, 36 ans, propriétaire d’un appartement qu’elle loue dans le quartier du Général Leclerc.

« J’habite une maison deux fois plus grande dans un village près de Nancy, mais je paye 1 500 € de taxe foncière ».

« Ma taxe a augmenté de 6 200 € en un an. Je paye désormais plus de 43 000 € alors que je possède deux biens en moins par rapport à 2023 », confie un autre propriétaire auprès d’actu.fr.

40 % des recettes des communes en 2023

En 2023, avec la fin de la taxe d’habitation sur la résidence principale, la taxe foncière représentait 40 % des recettes des communes contre 17% en 2017.

Cet impôt local payé par les seuls propriétaires (57,7% des ménages en France) a effectivement beaucoup augmenté durant ces dernières années. En 2024, la hausse minimale s’élève à 3,9% mais « d’une commune à l’autre, elle peut aller jusqu’à 40% ».

Les propriétaires, « seul public sur qui faire peser la pression fiscale »

Si un maire a besoin de revoir à la hausse ses recettes aujourd’hui, explique-t-on sur Radio France, « il n’a qu’un seul public sur qui faire peser la pression fiscale, les propriétaires ».

Les propriétaires constituent actuellement « LE levier fiscal privilégié des mairies » car la « taxe foncière est l’un des seuls impôts sur lesquelles elles ont encore la main » puisqu’avec « la collecte des déchets ménages, il y a peu à gagner ».

De même qu’avec « le prix de la cantine, de la piscine et les horodateurs ». Si le gouvernement a remplacé la perte financière générée par la disparition de la taxe d’habitation par une fraction de TVA, il reste un problème : « si la consommation diminue, les recettes de TVA aussi ». Cela complique alors la gestion du budget municipal.

publicité
Partager cet article