Vers une réduction des avantages fiscaux permettant aux retraités de réaliser des économies ? Quelles conséquences pour votre budget ?
La France vise un déficit à 2,8% du PIB
L’objectif affiché par le gouvernement actuel est de parvenir à un « déficit à 5% du PIB dès 2025 » grâce notamment « à un effort budgétaire de 60 milliards d’euros dont 40 milliards d’euros de réduction des dépenses ».
Selon la Tribune, l’objectif à plus long terme est de « revenir dans les clous européens en 2029 », en affichant un déficit inférieur à 3% du PIB, seuil fixé par les règles budgétaires de l’Union européenne.
Plusieurs pistes sont à l’étude pour tenter d’équilibrer les comptes de l’État. Un rapport du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), publié le 14 octobre dernier, s’est d’ailleurs penché sur cette question.
Ce rapport de l’institution attachée à la Cour des comptes propose près de 18 recommandations visant (toutes) à faire des économies et « conforter l’égalité des citoyens devant l’imposition des revenus », précise le document.
Les avantages fiscaux des seniors dans le collimateur, vers la fin des privilèges ?
Plusieurs de ces mesures ont les retraités dans le viseur. Parmi elles, la réduction du crédit d’impôt pour les « services à la personne ».
Si jamais celle-ci verrait le jour, cette décision risque visiblement de limiter l’accès de nombreux seniors à des services d’aide à domicile indispensables.
Ce crédit d’impôt permet en effet de déduire 50% de certaines dépenses de vos impôts, à savoir les « frais de garde d’enfants, les petits travaux de bricolage ou de jardinage, l’assistance aux personnes âgées ou handicapées, le ménage,… ».
2,2 millions de personnes âgées de plus de 70 ans bénéficient chaque année de ce dispositif selon la Cour des Comptes.
Il leur permet d’alléger leurs dépenses lorsqu’elles ont recours à une aide ménagère, un jardinier, ou une assistante à domicile pour faire leur toilette ou leur repas.
Ce bonus fiscal nécessite chaque année une enveloppe d’environ 5,9 milliards d’euros aux finances publiques.
D’autres mesures en vue…
Le CPO préconise également de revoir à la baisse « son taux à 40 %, excepté pour les frais de garde d’enfant et de dépendance qui demeureraient à 50 % ». Cela permettrait de récupérer quelque « 770 millions d’euros d’économies par an ».
Le rapport cible par ailleurs l’abattement fiscal de 10% dont bénéficient systématiquement tous les retraités depuis 1979 et qui leur permettent « de déduire jusqu’à 4 321 euros de leur revenu imposable en 2024 ».
Le CPO souligne que « 30% du coût total de la mesure ( coûtant aujourd’hui plus de 4 milliards d’euros par an à l’État) profite (uniquement) aux 10% des retraités les plus aisés ».
Enfin, le document suggère de changer le taux réduit de CSG appliqué aux pensions de retraite. Sa suppression pour les plus riches fera économiser « entre 100 et 500 millions d’euros d’économies ».