En Ile-de-France, les acheteurs venus de l’étranger peuvent-ils faire grimper les prix moyens dans la région ? Le point sur la question.
Paris, toujours aussi plébiscité par les plus fortunés.
Comme dévoilé dans le dernier classement annuel du réseau d’agences Barnes, Paris conserve son statut dans le top 5 des villes les plus ciblées par les ultra-riches en 2024.
Cette préférence continue pour la « ville lumière » s’explique par une conjonction de facteurs : un art de vivre à la française envié, mais également la richesse culturelle et économique sans égale de la capitale.
Les acheteurs étrangers et leur influence sur les tarifs immobiliers en Ile-de-France
Dans une ville aussi prisée que Paris, l’attraction des acheteurs fortunés étrangers peut-elle véritablement influencer les prix du marché immobilier francilien ?
Pour éclaircir cette question, les notaires du Grand Paris ont dévoilé une étude inédite, révélant la proportion des acheteurs étrangers – ou des Français expatriés revenant dans leur pays d’origine – parmi toutes les transactions immobilières.
Cette analyse compare l’évolution du nombre de transactions comptabilisées entre les mois de janvier et septembre 2022, et entre les mois de janvier et septembre 2023.
Quid des transactions signées par des étrangers non-résidents – n’habitant pas en France durant la signature – ?
Selon cette étude, En 2023, en Île-de-France, 11,2% des transactions immobilières ont été réalisées par des acheteurs étrangers. Toutefois, si l’on se concentre uniquement sur les acquisitions effectuées par des étrangers non-résidents – ceux qui ne vivaient pas en France au moment de la signature -, cette part « ne représente que 1,1% du total des ventes ».
Les notaires d’Île-de-France soulignent que malgré l’attention portée aux « quelques transactions très médiatisées » impliquant des étrangers, « l’analyse statistique met en avant une réalité plus nuancée».
Par ailleurs, la proportion d‘acheteurs étrangers non-résidents parmi l’ensemble des ventes a augmenté par rapport à 2022, passant de 0,8% à 1,1%.
Contrairement à d’autres catégories d’acheteurs qui ont été affectées par la hausse des taux de crédit, celle-ci a maintenu sa stabilité.
Les notaires du Grand Paris expliquent cette résilience par le pouvoir d’achat élevé de cette clientèle, qui achète souvent des résidences secondaires et peut se passer de prêts immobiliers.
68% des étrangers non-résidents ciblent Paris pour leurs acquisitions. Parmi eux, 25% sont américains, 12% sont libanais et 9% sont italiens.
«Le budget d’acquisition moyen des Américains est de 715 000 euros. Il est deux fois plus élevé que celui payé par les résidents français, car ils achètent essentiellement dans les quartiers centraux de la Capitale où les prix sont les plus élevés», révèlent aussi les notaires.
Quid des acheteurs avec un passeport étranger, mais déjà résidents en France ?
Les notaires ont par ailleurs compilé les transactions effectuées par les acquéreurs présentant un passeport étranger, mais résidents en France.
Dans l’ensemble de la région, ils ont observé que 13% des ménages sont de nationalité portugaise, 10% sont de nationalité chinoise et 8% sont de nationalité algérienne, peut-on lire dans les colonnes du magazine Capital.
Cette population d’acheteurs étrangers résidant en France est légèrement plus nombreuse qu’en 2022, représentant 10% des transactions pour les 9 premiers mois de 2023, comparé à 9,2% pour la même période en 2022. Cependant, ils ont été affectés, comme la majorité des acquéreurs, « par les difficultés d’accès au crédit et la baisse de leur pouvoir d’achat », concluent les notaires.