« Le logement est au pied du mur, il s’agit maintenant de mettre en place des mesures fortes, à même de relancer le marché du crédit et de permettre à nos compatriotes de relancer leurs projets immobiliers. », Estime Loïc Cantin, président de la FNAIM. Pour dégripper le marché immobilier, la FNAIM propose « la transférabilité et la portabilité » des crédits immobiliers.
La Fnaim propose de réutiliser ou transférer les anciens crédits pour relancer le marché immobilier
« Des mesures simples et de bon sens, qui selon Loïc Cantin, permettrait de préserver le pouvoir d’achat des ménages. Et le tout sans surcoût pour les finances publiques ! »
« Avec la portabilité, est-il détaillé sur le site de la Fédération nationale de l’immobilier, un propriétaire pourrait conserver, pour financer sa nouvelle acquisition, l’emprunt qu’il a contracté pour le bien qu’il souhaite revendre ».
La portabilité permettrait en effet aux propriétaires acquéreurs de profiter de prêts à des taux moindres, « soit inférieurs à 2%« . Ces derniers « s’exposeraient à un prêt complémentaire à des taux actuels qu’en cas d’achat d’un logement plus onéreux ». Rappelons que le taux avoisine autour de 4%.
« La transférabilité quant à elle consiste à attacher le crédit, non pas à l’emprunteur, mais au bien lui-même. Cela permettra le transfert du prêt accordé initialement à l’ancien propriétaire au profit du nouvel acquéreur ».
« Bénéfique aux primo-accédants »
Cette seconde option « serait aussi bénéfique aux primo-accédants qui sont coincés par la remontée des taux », souligne à La Tribune, le président de la Fnaim.
Comme révélé par la Fnaim, la hausse du coût de l‘endettement a grignoté le pouvoir d’achat immobilier des emprunteurs d’environ 15% en seulement deux ans.
« Beaucoup de propriétaires se disent qu’ils ne vont pas vendre leur bien acheté avec un crédit à 1% pour racheter un bien avec un crédit à 4% », poursuit Loïc Cantin.
Une proposition qui ne fait pas l’unanimité
« Pour qu’un emprunteur puisse réutiliser son crédit, il faut que cela soit inscrit dans son contrat », précise Caroline Arnould, présidente de l’Association professionnelle des intermédiaires en crédits (APIC).
« Sans cette mention, ajoute-t-elle, il faudrait forcer les banques à casser leurs contrats commerciaux et je ne vois pas comment le gouvernement pourrait imposer cela », fait-elle allusion à la transférabilité.
Si le ministère du Logement y est favorable, il admet toutefois que « le gouvernement ne va pas imposer à toutes les banques de mettre de telles clauses dans les contrats. Ce serait un très mauvais signal pour le système bancaire. »
« C’est quasiment impossible, abonde Bérengère Dubus, présidente de l’Union des intermédiaires de crédit (UIC), car un crédit dépend des critères d’éligibilité du contracteur. Un vendeur ne peut pas transférer son assurance crédit à l’acquéreur de son bien car elle dépend de son âge, son état de santé ou encore sa situation financière ».
Des propositions,qui fustige la Fédération bancaire française (FBF), « comportent plus d’inconvénients que d’avantages au-delà de la lourdeur et complexité particulières de leur éventuelle mise en place ».
« Les dossiers de transferts de crédits pourraient concerner 15% des transactions »
En réponse, la Fnaim estime pour sa part, « que les dossiers de transferts de crédits acceptés pourraient concerner 10 à 15% des transactions, ce qui enverrait un bon signal au marché ».
Loïc Cantin appelle à mettre en place ce dispositif de façon temporaire, « pendant un ou deux ans le temps que le marché sorte de la crise ».