Vous trouvez que votre loyer est abusif, mais vous n’avez pas le choix ? Découvrez comment obliger (à l’amiable) votre propriétaire à baisser les prix ? Les experts vous décryptent…
Pénurie de logements et ses conséquences
Avec des biens à louer qui se font de plus en plus rares en France, certains propriétaires en profitent pour pratiquer des loyers élevés.
Face à un marché immobilier aussi tendu, les candidats au logement n’ont pas d’autres choix que d’accepter un loyer abusif comme le fait de débourser « 750 € pour un studio de 11 m2 » mal situé !
Immobilier : votre propriétaire abuse sur les prix ? Voici l’astuce infaillible pour lui faire « baisser le prix du loyer »
Mais pas de panique, rassure Camille Stineau, jeune journaliste parisien sur son réseau social X. Tout n’est pas perdu, explique-t-il, car vous « pouvez économiser LÉGALEMENT plusieurs centaines d’euros sur votre loyer chaque mois ».
« Il suffit de faire respecter l’encadrement des loyers à son propriétaire », partage-t-il l’astuce.
Il fait en effet allusion à la loi Elan promulguée en novembre 2018 pour notamment limiter l’augmentation des loyers dans les communes en zones tendues. Il faut savoir que ce dispositif est en vigueur jusqu’au 31 juillet 2025.
Les nouveaux loyers de référence sont, rappelons-le, fixés chaque année par un arrêté du préfet.
Cet outil de vérification conçu pour éclairer les locataires
La municipalité de Paris, qui a adopté la loi depuis le 1er juillet 2019, a même mis au point « un outil de vérification en ligne » permettant « de comparer le prix de leur loyer avec celui qui est réellement prévu par la loi Elan ». On parle ici de loyer hors charges.
Selon l’encadrement des loyers parisiens, le loyer d’un studio de 11 m² au 1, rue Gauthey (XVIIe) ne devrait pas excéder 444,40 €. Un propriétaire qui demande 720 € pour ce type de bien, commet donc une infraction.
« Il faut être malin »
Comment faire alors ? « Signez le bail comme si de rien n’était, ne parlez pas au proprio de l’encadrement des loyers. Il ne faut pas éveiller ses soupçons, sinon il risque de louer à quelqu’un d’autre. », conseille Camille Stineau.
« Il faut être malin, confirme, de son côté, Ganaëlle Soussens, avocate, experte en droit immobilier. Une fois que vous aurez payé le premier loyer, vous pourrez indiquer à votre propriétaire qu’il ne respecte pas la loi Elan. Vous pourrez ensuite essayer de régler le contentieux à l’amiable en lui demandant de baisser le prix du loyer. »
Si besoin est, vous pouvez toujours recourir à la commission départementale de conciliation (CDC) qui « aide gratuitement les propriétaires et les locataires à trouver une solution amiable à leur litige », explique l’édition du soir d’Ouest France.
« Ne faites pas ça dans le dos du propriétaire. Il vaut mieux le prévenir en amont, cela jouera en votre faveur devant la commission. », conclut Ganaëlle Soussens.
Cette action permet de forcer votre propriétaire « à régulariser le bail et à reverser les loyers trop-perçus au locataire ».
En cas de refus, le bailleur peut faire l’objet d’une « amende pouvant aller jusqu’à 5 000 € pour une personne physique et 15 000 € pour une personne morale« , peut-on y lire.