On sait enfin de combien vont augmenter les péages en février 2024. La rédaction de cafebabel.fr vous fait le point sur la question.
Hausse du prix des péages en 2024 : découvrez combien vous devrez payer
Invité sur RMC, ce mercredi, le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a annoncé que le prix des péages subira une hausse au 1er février 2024. Ce dernier a tenu à rassurer les usagers en affirmant qu’elle sera moins de 3%.
« Le prix des péages augmente chaque année, c’est notamment lié à l’inflation », justifiait Clément Beaune. Ce dernier a profité de cette prise de parole pour balayer les rumeurs faisant état d’une augmentation de 5 %, soi-disant induite par la taxe sur les sociétés d’autoroute.
Des fausses informations provenant de Vinci Autoroutes, particulièrement de son président, Pierre Coppey.
Une taxe dédiée au financement de la transition écologique, notamment pour les « bornes électriques » ou sur « l’achat de nouveaux trains ».
« C’est l’État qui valide l’évolution des péages »
« C’est l’État qui, par un texte juridique, valide l’évolution des péages », expliquait-il. « On est liés par un contrat. C’est ça qui fait qu’il y a une augmentation chaque année pour tenir compte des investissements (…), pour entretenir nos routes, pour payer les personnes qui nous dépannent… », poursuit le ministre délégué aux Transports.
Comme rappelé dans les colonnes du Parisien, « les sociétés d’autoroutes ont augmenté les tarifs de péages de 4,75 % en moyenne au 1er février 2023. Du jamais-vu depuis plus de dix ans ».
« Ils utilisent l’inflation comme prétexte et font leur beurre sur notre dos ».
« Je suis très inquiet pour certains ménages, qui vont être étranglés par les dépenses contraintes, estime Pierre Chasseray de 40 millions d’automobilistes. Les concessionnaires continuent de creuser le fossé entre les routes gratuites mais dangereuses, et les autoroutes sécurisées. Les grands axes deviennent trop chers et vont devenir réserver aux riches ! Ils utilisent l’inflation comme prétexte et font leur beurre sur notre dos. On estime qu’au moins 20 % des tarifs des péages sont injustifiés. », Déplore-t-il.
« Nous ne décidons pas d’une augmentation pour matraquer les automobilistes, se défend la directrice clientèle chez APRR, l’un des trois principaux concessionnaires (après Sanef et Vinci Autoroutes). Nous subissons nous aussi l’inflation avec nos coûts énergétiques qui explosent, tout comme les prix des travaux que nous engageons. », Explique la cadre d’APRR.
Sans compter, précise-t-elle, les « lourds investissements » consentis à la demande du gouvernement et « qui n’étaient pas prévus dans les contrats signés en 2006 (durant la privatisation, NDLR) des autoroutes », à savoir la mise en place « d’écoponts » ou encore «l’aménagement de parkings de covoiturage.»
Une chose est sûre, cette nouvelle hausse ne va pas faire plaisir aux automobilistes. Et encore moins aux sociétés concessionnaires d’autoroutes.
Voici à combien s’attendre selon chaque société concessionnaire d’autoroutes.
Selon une source contactée par le magazine Capital, le ticket au péage augmentera de 2,71 % l’année prochaine pour les sociétés concessionnaires du groupe Vinci (ASF, Cofiroute et Escota), contre 2,79 % pour Sanef, 3,02 % pour APRR; 3,04% pour AREA (groupe Eiffage) ainsi que 3,08 % pour SAPN.
Les augmentations les plus importantes toucheront les réseaux de concessions où le gouvernement en est l’actionnaire majoritaire, avec une augmentation de 3,23 % pour ATMB (Tunnel du Mont-Blanc) et de 3,87 % pour SFTFR (Tunnel de Fréjus).
Une bataille juridique menace donc, comme Vinci et Eiffage l’avaient laissé entendre il y a quelques semaines.
«Nous mettrons en œuvre toutes les voies de recours et tous les moyens appropriés afin de faire valoir nos droits, notamment quant au respect du contrat et de ses clauses de neutralité fiscale par le concédant», laisse entendre Eiffage. Même chose du côté de Vinci qui ne compte pas se laisser faire. «Nous irons devant les tribunaux», ajoute un autre acteur.
Tenez-vous bien, « les tarifs des péages devraient véritablement grimper en 2025″.