E.Leclerc : des pratiques scandaleuses et honteuses dénoncées

La rédaction
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E.Leclerc : des pratiques scandaleuses et honteuses dénoncées
E.Leclerc : des pratiques scandaleuses et honteuses dénoncées !-© iStock

E.Leclerc, l’une des plus grandes chaînes de supermarchés de France, est en pleine tourmente. Une enquête menée par l’émission « Complément d’enquête », dont un extrait a été diffusé le jeudi 14 septembre dernier, met en lumière des pratiques illégales et scandaleuses au sein de l’entreprise. Décryptage.

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Cette révélation qui risque de ternir l’image d’E.Leclerc…

Bien avant sa diffusion complète sur France 2, la vidéo a déjà fait le tour des réseaux sociaux.

De retour à l’antenne avec un nouveau numéro de « Complément d’enquête« , Tristan Waleckx et son équipe ont passé, pour cette fois-ci, au crible, E.Leclerc, l’enseigne réputée pour ses prix cassés.

Ce que ces journalistes d’investigation ont découvert risque de ternir considérablement l’image du patron préféré des Français, Michel-Édouard Leclerc, qu’il tient à préserver comme la prunelle de ses yeux.

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Pour comprendre de l’intérieur comment fonctionne le système de recrutement du hard-discount, une fausse candidate a postulé pour un poste spécifique dans l’un de ses magasins.

Nous avons reçu une information sur d’étranges méthodes de recrutement dans un hypermarché Leclerc. Une de nos journalistes y a postulé”, explique-t-on dans le teaser de l’émission.

E.Leclerc fait signer une lettre de démission en parallèle avec le CDI…

Intéressé par sa candidature, l’employeur a alors convoqué la journaliste infiltrée. Au moment de signer son contrat de travail, directement un CDI, elle a fait bonne figure face à son futur patron lorsque ce dernier lui demande également de signer une lettre de démission déjà préparée à l’avance.

Surprise par ce procédé, la future salariée lui demande alors : « C’est normal ? » Souhaitant convaincre sa candidate, le responsable de caisse a préféré rester honnête tout au long de son processus de recrutement.

« Non, ce n’est pas normal« , répond du tact au tact le patron, sans se douter qu’il a à faire cette fois-ci à une journaliste. “Quoi qu’il arrive, vous serez en CDI, précise encore le principal intéressé. On n’a pas de contrat de 6 mois, ou de 3 mois… On n’a que des CDI”, ajoute-t-il.

Il faut faire une lettre de démission stipulant que suite à la reprise de vos études, vous démissionnez au 16 septembre (…) Vous notez ‘suite à la reprise de mes cours, je souhaite mettre fin à mon contrat’”, lui explique-t-il. Une méthode illégale, comme nous le rappelle Tristan Waleckx dans la suite de sa présentation.

Le directeur de magasin fait diversion…

Interrogé en profondeur par la journaliste, le directeur du magasin tente de faire diversion. »Un CDD, il est taxé de façon très importante pour l’employeur, se justifait-il. Pour éviter justement de faire des CDD et plutôt embaucher en CDI”, poursuivait-il.

Deuxièmement, qu’est-ce qui change pour le salarié ? C’est que dans un CDD, vous touchez une indemnité de précarité de 10% supplémentaires, et 10% supplémentaires pour les congés payés”, ajoutait-il.

Dans ce cas de figure, si la future salariée accepte tout de même de signer le faux CDI, cela lui priverait de toute évidence des indemnités de 140 € brut par mois, soit “l’équivalent de 7% de son salaire”, précise le reportage.

Vers la fin, le directeur de magasin, visiblement habitué dans cette méthode de recrutement qui loin d’être recommandable, a utilisé un autre argument pour convaincre sa candidate de signer le faux CDI.

« Mais sur un contrat de 35 heures, par exemple, vous allez toucher 2 jours et demi [de congés payés] par mois, ce qui est plus avantageux. »

Si l’offre semble « avantageuse« , elle peut avoir une conséquence désastreuse à la fin du contrat. Ce qui n’a pas échappé à la vigilance de la journaliste infiltrée lui pose d’ailleurs la question.

Le piège à éviter pour les futurs employés du supermarché…

« Et pour le chômage, cela change quelque chose ? Je ne perds pas mes droits, si c’est moi qui démissionne ? » Ne s’attendant pas à une telle réaction, le directeur n’a pas eu d’autres arguments de poids pour la convaincre d’accepter son offre. »Ah, ça j’en sais rien, je n’ai jamais été au chômage, je ne sais pas du tout comment ça fonctionne« , avouait-il.

Su ce point, la journaliste a parfaitement raison. « La démission ne donne pas droit à une indemnisation au titre de l’assurance chômage. À la fin de son préavis de démission, le salarié ne perçoit pas d’indemnité de rupture« , pouvait-on lire dans le site du service public.

Employant près de 140 000 employés à travers toute la France, les syndicats qui critiquent parfois les conditions de travail chez E.Leclerc ont certainement leur raison.

Mais leur influence ne va pas au-delà d’une enseigne en raison de l’organisation particulière de cette grande chaîne de distribution. En effet, chaque supermarché E.Leclerc, presque sans exception, fonctionne comme une entreprise autonome.

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