Va-t-on vers une hausse des impôts pour combler le gouffre de la dette publique ? Jusqu’où les Français sont-ils prêts à payer pour redresser les comptes du pays ? La rédaction de CafeBagdad vous fait le point sur la question.
Les Français tiraillés entre deux solutions impopulaires
Alors que les déficits publics atteignent des niveaux historiques, les Français semblent tiraillés entre deux solutions impopulaires : payer plus d’impôts ou subir une réduction des dépenses publiques, selon un récent sondage Ipsos-La Tribune Dimanche.
Si la dette publique ne figure pas en tête des préoccupations des Français, une écrasante « majorité d’entre eux (93%) » réclame pourtant une action ferme du gouvernement pour faire baisser les déficits. Cette volonté est même partagée par l’électorat de Jean-Luc Mélenchon, indiquent nos confrères de la Tribune.
Dette publique : Les Français sont-ils disposés à payer plus d’impôts ?
La question pose problème puisque « les Français restent rétifs à toute hausse d’impôt ». Selon toujours la même enquête, ces derniers « préféreraient que l’on baisse des dépenses publiques. Sauf que… Quand on leur soumet l’éventualité de toucher aux principales enveloppes (santé, éducation, prestations sociales…), ils sont moins nombreux à acquiescer« , peut-on y lire.
Quelles solutions proposent les Français pour y remédier ?
40% des Français penchent pour une augmentation de la TVA, de la CSG ou de l’impôt sur le revenu.
En effet, 58% des personnes interrogées placent le pouvoir d’achat en tête de leurs soucis. La protection sociale arrive en deuxième position avec 42% des voix.
Les autres préoccupations, bien que moins présentes, restent significatives : Impôts (25%), dettes et déficits publics (22%), Inégalités sociales (21%), croissance économique (9%), chômage (7%) et conditions de travail (6%).
« Les Français se défaussent sur les politiques »
« Les Français se défaussent sur les politiques », souligne Brice Teinturier, directeur général d’Ipsos. D’une part, les gouvernements successifs sont pointés du doigt de l‘endettement du pays et d’autre part, les attentes des Français en termes de protection sociale et de services publics restent élevées, soulevant un paradoxe quant à la capacité du pays à financer ces besoins.
Selon ce sondage Ipsos, une personne sur trois plébiscite le Rassemblement National comme alternative gestionnaire des finances publiques. Ce choix s’explique davantage par « l’audience actuelle du parti » que par une réelle conviction dans ses solutions.
Si l’insatisfaction envers la gestion des finances publiques est unanime, aucun parti ne parvient à inspirer une confiance profonde.
Cette étude a été réalisée du 13 au 15 mars 2024 auprès d’un échantillon de 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus vivant en France métropolitaine.