Crise du gaz : l’Allemagne au cœur de la controverse avec sa surtaxe dérangeante

La rédaction
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Crise du gaz : l'Allemagne au cœur de la controverse avec sa surtaxe dérangeante
Crise du gaz : l'Allemagne au cœur de la controverse avec sa surtaxe dérangeante !-© iStock

En 2022, confrontée à des restrictions d’exportation de gaz par son principal fournisseur, la Russie, l’Allemagne a agi promptement en effectuant des achats massifs à des prix élevés pour anticiper une crise qui ne s’est jamais matérialisée.

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Crise du gaz : l’Allemagne au cœur de la controverse avec sa surtaxe dérangeante

Pour compenser les pertes de 10 milliards d’euros, Berlin a mandaté le Trading Hub Europe (THE), organisme supervisant ses marchés gaziers, à imposer une taxe supplémentaire sur les ventes de gaz, faisant supporter aux consommateurs le coût de cette mesure.

Les pays voisins de l’Allemagne sont également touchés, car cette surtaxe est appliquée au gaz importé par les gazoducs allemands, conduisant à une hausse d’au moins 5 % par rapport aux prix de gros actuels, soit 1,86 € par MWh.

La tentative de Berlin de faire supporter une partie de la facture de ces achats par d’autres pays de l’UE a suscité une forte condamnation de ses voisins.

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De l’injustice…

Une coalition de cinq pays, dirigée par la République tchèque, a soulevé cette problématique le 20 février 2024, comme indiqué par Financial Times. Ces nations estiment que la surtaxe allemande est non seulement « injuste »,  mais qu’elle complique l’abandon du gaz russe pour eux, les alternatives devenant plus coûteuses.

L’Allemagne se défend.

« Nous sommes en dialogue avec la Commission européenne et les pays sur ce sujet », a fait savoir le ministère allemand de l’Économie et de l’Action climatique. La « mesure allemande, ajoute-t-il, a apporté une contribution décisive à la sécurité de l’approvisionnement européen et à la stabilisation des prix ».

«Un défi important pour le marché européen du gaz»

Les pays lésés, dont la Hongrie, l’Autriche, la Pologne et la Slovaquie, estiment quant à eux, que cette décision cherchant à « récupérer les coûts liés au stockage du gaz en Allemagne » constitue « un défi important pour le marché européen du gaz », relaie Euractiv, qui a pu consulter la note.

« L’augmentation des coûts de transit affecte de manière disproportionnée la région d’Europe centrale et de l’est », le contraignant à « dépendre plus fortement des importations de gaz en provenance de Russie », explique la note.

Pour ces pays enclavés, les obstacles liés à l’absence de terminaux GNL et aux frais de transit allemands, limitant leur accès au gaz norvégien et au GNL de l’Europe du Nord.

Berlin risque des critiques de la part de la commissaire européenne à l’Énergie, Kadri Simson, alors que le ministère allemand défend le rôle des installations de stockage dans la stabilisation des prix. Selon ce dernier, cette mesure « n’a pas seulement profité à l’Allemagne, mais aussi à d’autres pays européens ».

L’Autriche est particulièrement touchée par les frais de transit élevés, tandis que les Tchèques craignent des perturbations sur le marché européen du gaz. Si Bruxelles sanctionne Berlin, la disparition de la taxe allemande pourrait empêcher la mise en œuvre de la proposition italienne.

L’annonce, mi-février, selon laquelle le gaz russe représente toujours 98 % de l’approvisionnement en gaz de l’Autriche a provoqué une forte agitation politique. L’Autriche pourra-t-elle enfin rompre sa dépendance énergétique ?

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