Comme rapporté dans les colonnes du journal Le Figaro, « le rapport annuel de l’établissement annonce une perte d’exploitation sèche ». La Banque de France perd des milliards d’euros, qui paiera la facture ? On vous fait le point sur la question.
« Une perte abyssale pour la Banque de France », en raison de la hausse de ses taux d’intérêt
Jamais depuis sa création, peut-on y lire, la «vieille dame» n’avait perdu autant d’argent. La Banque de France n’a pas échappé à la malédiction des banques centrales en 2023. L’institution, en première ligne dans la lutte contre l’inflation, a subi une dégradation spectaculaire de ses comptes. Et ce n’est pas sans grand surprise.
Si la Banque de France affiche « un résultat net à l’équilibre » pour l’année écoulée, il s’agit d’une façade trompeuse. Pour maintenir cet équilibre artificiel, elle a dû puiser 12,4 milliards d’euros dans ses réserves, soit son Fonds pour risques généraux (FRG). Cette somme colossale correspond en effet à l’intégralité de son déficit « ordinaire ».
2023, un annus horribilis
Le moins que l’on puisse dire, c’est que « l’exercice 2023 aura été un annus horribilis », souligne encore Le Figaro. «Le résultat ordinaire avant impôt atteint – 12,4 milliards d’euros», dévoile le rapport annuel de la Banque de France, publié ce mi-mars.
Ce résultat négatif, est-il également indiqué «est couvert intégralement par une reprise sur le fonds pour risques généraux, qui, grâce à une gestion rigoureuse et prévisionnelle de nos risques, avait été fortement doté depuis 2015.» Tout cela pour dire qu’«Au total, le résultat net pour l’exercice 2023 est nul.»
« L’État actionnaire ne recevra pas de dividende pour la 2e année consécutive ».
Pour le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, « l’objectif de la politique monétaire est la stabilité des prix. Comme relayé par Les Echos, « l’Etat actionnaire ne recevra pas de dividende pour la deuxième année consécutive ».
Crise à la Banque de France : des milliards d’euros perdus, qui paiera les pots cassés ?
Vient alors la question qui devra brûler sur toutes les lèvres : qui doit combler ce manque ? Etant donné que l’institution monétaire ne paiera pas d’impôt à l’État cette année, cette situation ne manquera certainement pas d’impacter les contribuables.
Rappelons que lorsque les taux directeurs étaient à un niveau bas, les BCE et les BCN ont bénéficié d’un profit de 300 milliards d’euros entre 2012 et 2021 et ce, parce que la Banque de France a continué à rémunérer la BCE sur leurs dépôts malgré les taux négatifs.
La donne a changé compte tenu de la hausse des taux. Les banques centrales risquent aujourd’hui de perdre pas mal d’argent.