La plupart des grandes surfaces affirment proposer les prix les plus bas du marché, soutenues par des publicités quasi-omniprésentes. Pour étayer cette affirmation, certaines d’entre elles mettent à disposition de leur clientèle leur propre comparateur de prix. Mais peut-on vraiment se fier à ces outils ? Comment sont-ils élaborés ? La rédaction de TF1 a mené l’enquête et voici les résultats obtenus.
Voici le processus de création de ces comparateurs de prix
En général, les grandes enseignes font appel à des sociétés spécialisées pour créer leurs outils de comparaison de prix.
« Nous vérifions les prix réels en magasin et relevons également les prix en ligne, notamment pour les drives « , explique au micro de TF1 Gonzague Hannebicque, directeur d’une de ces entreprises.
Une méthodologie peu scrupuleuse…
Dans cette machine complexe des comparateurs de prix, un aspect crucial retient l’attention : les produits comparés sont largement sélectionnés par l’enseigne qui commande l’étude.
Par exemple, chez Leclerc, seuls des produits de grandes marques sont inclus. Lorsqu’on reproduit cette méthodologie avec 10 articles identiques achetés dans différentes enseignes, Leclerc apparaît légèrement moins cher, avec une différence de seulement 0,5% sur le montant total du panier.
Cela signifie que les magasins Leclerc ne sont pas toujours les moins chers. La méthodologie de comparaison peut influencer les résultats, soulignant la nécessité d’une analyse plus approfondie pour évaluer la véritable compétitivité des prix entre les enseignes.
Lidl révolutionne les comparateurs de prix avec une méthodologie différente
Lidl s’est également lancé dans l’arène des comparateurs de prix, mais avec une approche unique. En effet, une entreprise située à Cholet, dans le Maine-et-Loire, collecte les prix de milliers de drives concurrents à travers la France.
Une méthodologie qui inclut les tarifs des grandes marques ainsi que ceux des marques de distributeurs, ce qui permet à l’enseigne de revendiquer sa position de moins chère.
« On arrive à deux résultats différents quand on ne compare pas les mêmes choses », assure la fondatrice de « LBK Consulting », Laura Bokobza.
« Leclerc ne compare que les marques nationales alors que Lidl va un cran plus loin en comparant aussi les marques de distributeurs, ce qu’aucun distributeur ne s’était permis de faire jusqu’ici en France », explique-t-elle.
Une campagne « inappropriées »…
Une stratégie perçue comme agressive par certains enseignes. « On résiste face à ces campagnes qui sont considérées, comme souvent, à la fois inappropriées, injustes et agressives. Nous, on a choisi un angle différent. Garantir à nos clients des produits dont on a réduit le sucre, le sel… », argumente Stefen Bompais, directeur de la communication chez Carrefour.