L’appétit des épargnants pour les Livrets A est en recul pour le 3e mois consécutif. Néanmoins, « il y a eu plus de dépôts que de retraits ». La collecte (Livret A/ LDDS) est donc restée « positive » pour un total de 2,24 milliards d’euros, selon la Caisse des dépôts (CDC). Cette baisse d’attrait a certainement avoir avec l’assurance vie qui fait son « retour en force ». Explications.
L’assurance vie capte aujourd’hui « la nouvelle épargne«
L‘assurance vie et les comptes à terme captent aujourd’hui « la nouvelle épargne« , soit les fonds qui sommeillent sur les comptes courants.
« Dans les prochains mois, avec l’arrivée des vacances d’été, l’érosion de la collecte devrait se poursuivre surtout si la baisse de l’inflation se confirme », note Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne.
Le taux moyen (hors prélèvements fiscaux et sociaux) des fonds euros de l’assurance vie s’élève à 2,6% pour 2023, révèle l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).
« Les épargnants reviennent sur ce type de supports »
Si celui-ci est bien inférieur au taux de rémunération du Livret A et LDDS, « la communication de leur rendement 2023 et les opérations de taux bonifiés lancées par les assureurs ont conduit les épargnants à revenir sur ce type de supports », précisait Philippe Crevel, en mai dernier.
« Le contrat multisupport, qui combine le fonds en euros à capital garanti et des unités de compte, est un produit très intéressant du point de vue du client car il allie la capacité de prendre du risque de manière très diversifiée et la sécurité, grâce au fonds en euros qui reste le socle de l’assurance-vie« , explique Philippe Perret, directeur général de Société Générale Assurances.
Assurance-vie : performance record face au Livret A, jamais vu en une décennie
2024 s’annonce très prometteur pour l’assurance vie. Fort de sa fiscalité préférentielle, ce produit redevient attractive.
C’est la première fois depuis 2013 que l’assurance-vie a surpassé le Livret A.
D’après la fédération professionnelle France Assureurs, ce support a comptabilisé 3,5 milliards d’investissements en mars 2024 contre 2,44 milliards d’euros pour les épargnes réglementées.
Un renversement de situation qui n’était pas survenu depuis une décennie.
Pourquoi ce changement de stratégie ?
Pourquoi ce revirement de stratégie ? « Il y a deux ans, les assureurs investissaient dans des titres à rendement très faible », indique Claude-Florence Chassain, associée chez Deloitte.
« De ce fait, les nouveaux versements qui se faisaient sur le fonds en euros diluaient le rendement des anciens. Aujourd’hui, la rémunération des obligations est plus attractive, ce qui permet le phénomène inverse. »
Tel que rappelé dans les colonnes de L’Express, « le fonds en euros se compose au trois-quarts d’obligations ».
« Entre fin 2021 et 2024, est-il souligné, « le rapport de la dette française à 10 ans est passé de 0 à près de 3 % ».