Ce salaire très attrayant pousse plus d’un professionnel à franchir les Alpes. Si exercer ce métier en France ne permet de prétendre qu’entre 2 000 à 2 500 € par mois, chez nos voisins helvètes, on peut gagner un salaire médian d’environ 5 500 € par mois. Et en plus, c’est un poste très recherché.
16 000 recrutements prévus pour ce métier payé à 5500 euros net en Suisse, soit le double du salaire en France
D’après un groupement d’associations, fédérations, ONG et syndicats suisses, le pays procédera au recrutement de quelque 15 900 infirmiers et infirmières de plus d’ici 2029.
Selon une étude du X28, 25 métiers sont particulièrement recherchés dans le pays. Le métier d’infirmier et d’infirmière est l’un d’entre eux. Ce dernier propose d’ailleurs actuellement près de 6000 offres d’emplois.
En Suisse, les secteurs de la santé comptent parmi ceux le plus touché par la pénurie de main-d’œuvre.
Un infirmier en Suisse perçoit un salaire médian s’élevant à 65 000 € nets par an, soit 5 500 € par mois, ce qui équivaut au double de la rémunération en France à poste égal.
Les infirmiers peuvent s’attendre à des propositions encore plus élevées, notamment s’ils exercent en libéral.
Jusqu’au triple du salaire en France !
Comme les « Français qui viennent travailler en Suisse voient leur salaire doubler ou tripler par rapport à ce qu’ils avaient dans l’Hexagone« , assure Alexandra Marchand, conseillère au sein du Groupement transfrontalier européen (GTE), une association de transfrontaliers franco-suisses forte de 30.000 adhérents, beaucoup optent pour ce mode de vie à cheval sur la frontière.
C’est pour beaucoup « l’opportunité d’avoir une rémunération intéressante et pouvoir épargner ».
Ces métiers favorisés en Suisse
« Les différences de salaire avec la France sont davantage importantes sur des profils de cadres ou de professions manuelles recherchées, dans le chauffage ou le bâtiment par exemple », souligne David Talerman, auteur de « Travailler et vivre en Suisse ».
Mais ce n’est pas pour autant l’opulence pour tous les frontaliers, prévient ce spécialiste de l’expatriation et de l’emploi en Suisse.
« Certains employeurs font le choix, à poste égal, de moins rémunérer les frontaliers car ils savent que le coût de la vie est moins élevé en France. Ils voient cela comme une mesure d’équité. »
« Pour les métiers les moins qualifiés, les différences de salaire avec la France sont (aussi) moins importantes ».
« Être frontalier ne convient pas à tout le monde »
« Il faut bien réfléchir à la question du transport au moment où l’on choisit l’endroit où l’on souhaite résider, conseille Alexandra Marchand. Si l’on s’éloigne de la frontière pour avoir un logement moins cher et qu’on passe quotidiennement deux heures en voiture pour aller et venir du travail, on risque d’accumuler la fatigue. »
« Le rythme de vie d’un frontalier est particulier et ne convient pas à tout le monde, ajoute Alexandra Marchand. Mais globalement, les pendulaires qualifiés bénéficient de bonnes conditions de travail, d’un cadre de vie agréable entre lacs et montagnes et de rémunérations qui permettent d’augmenter leur niveau de vie. »