Un SMIC à 2800 €, cette proposition choc concernant les salaires. On vous fait le point à travers les prochaines lignes de cet article.
Un salaire minimum à 2.800 €, seule solution en Belgique ?
L’heure est aux programmes électoraux. Ils commencent peu à peu à sortir. D’ailleurs, nos confrères de L’Echo ont pu consulter celui dont le PS devra faire approuver le 18 février prochain.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une proposition fait choc : celui des troupes de Paul Magnette qui entend « faire passer le salaire minimum légal de 2.070 € (prévision 2024) à 2.800 € brut par mois durant la prochaine législature ». Cela signifie « 17 € de l’heure et plusieurs centaines d’euros au-delà de l’indexation ».
« L’un des critères suggérés au niveau européen est d’atteindre 60% du salaire médian, indique le PS qui propose en outre, « un mécanisme structurel d’augmentation automatique du salaire minimum, au-delà de l’indexation ». Cette proposition devrait être intégrée à la loi de 1996 sur la compétitivité.
N’y-a-t-il pas matière à s’inquiéter ? Un expert décrypte.
Mais ce n’est pas tout. Une augmentation généralisée d’environ 300 € par mois du salaire net, grâce à une baisse d’impôt, est également prévue pour les « bas et moyens revenus ».
Une telle décision est-elle vraiment réaliste ? Pour Etienne de Callataÿ, chief economist d’Orcadia Asset Management, « Il ne faut pas avoir peur du salaire minimum. L’introduction puis le relèvement d’un salaire minimum en Allemagne n’ont pas eu les effets négatifs sur l’emploi prédits par un certain nombre d’économistes », rappelle-t-il.
« Je suis incapable de dire ce qui est raisonnable ou non, mais on peut imaginer qu‘une augmentation exagérée pourrait conduire certains patrons à opter, par exemple, pour la robotisation », analyse l’expert. Ceci dit, une augmentation de 10% ne me semble pas être de nature à provoquer un choc systémique pour l’économie belge. », poursuit-il son explication.
Une « radicalisation » pas très rassurante !
Certains observateurs voient en Paul Magnette un héros de la gauche, mais ses positions pourraient compromettre ses chances de devenir Premier ministre.
Cette « radicalisation » est souvent due aux exigences de la campagne électorale, où chaque parti vise d’abord son électorat avant de considérer les compromis inévitables – du moins en public.
Qu’est-ce qu’il a également au programme ?
Le PS avance également une proposition de modulation du temps de travail en fonction des besoins personnels, « avec une semaine de 32 heures pour les parents d’enfants en bas âge et les travailleurs de plus de 55 ans. »
Au sein même du PS, bien que non explicitement exprimé, certains observent avec étonnement la compétition avec le PTB.
La ligne ouvertement à gauche de Paul Magnette, portant son étendard de l’« écosocialisme » dans les médias français, ne manque pas de « perturber les adeptes d’un socialisme plus pragmatique, conscients de la nécessité de collaborer avec le marché« , peut-on lire sur Tendances Trends. En somme, certains estiment que « le président serait un peu trop académique et dogmatique. »