Blocages, retards, annulations… Les vacances de Noël de cette année 2023 pourraient-elles ressembler à celles de 2022 ? Vers la mi-novembre, le troisième syndicat le plus important de la SNCF avait exprimé son souhait d’organiser une nouvelle grève générale pour négocier les salaires. Selon les dernières informations, la manifestation ne devrait pas avoir lieu. Cependant, d’autres organisations, en dehors des syndicats, tout comme l’année dernière, ne semblent pas exclure totalement cette possibilité. Décryptage.
Noël 2023 : les syndicats renoncent à une grève…
Le dernier appel à la grève lancée par Sud-Rail n’a pas été suivi. Pour les festivités de Noël 2023, l’éventualité d’une grève s’éloigne.
Lors de la réunion intersyndicale ce mardi 28 novembre, à la suite de la demande de Sud-Rail, la troisième organisation la plus importante du groupe, le projet n’a pas reçu d’approbation.
Selon plusieurs sources concordantes, la CGT-Cheminots, la CFDT-Cheminots et l’Unsa-Ferroviaire ont préféré suspendre cette possibilité et poursuivre les négociations « sur le sujet des salaires ».
Une nouvelle réunion en janvier 2024 ?
« On a convenu de se revoir en janvier pour peut-être construire un mouvement sur les salaires à ce moment-là », confiait dans les colonnes de l’AFP une source syndicale.
« Les négociations n’en sont qu’à leur début et on a convenu de se revoir début janvier », a confirmé un salarié qui a participé à l’intersyndicale.
Par ailleurs, une autre source a précisé que les fédérations des cheminots ont convenu d’envoyer une lettre à la direction du groupe ferroviaire, réclamant l’ouverture de négociations annuelles obligatoires (NAO) pour l’année 2025 dès le début du premier trimestre 2024. C’est une manière pour ces syndicalistes de maintenir la pression sur la direction.
Vers un accord impossible…
À noter, la direction de la SNCF a proposé, pour contrer l’inflation, une « augmentation moyenne » d’environ 4,6 % pour 2024, incluant une hausse générale de 1,8 %.
Cependant, la CGT réclame une augmentation générale plus de six fois supérieure à celle proposée par la SNCF, soit 12 %.
Avec un tel écart, il est peu probable que les négociations débouchent sur un accord. Il semble inévitable qu’une des deux parties doive céder, sinon une grève risque d’éclater tôt ou tard.
Au micro de nos confrères de L’Humanité, Thierry Nier, le nouveau SG de la CGT Cheminots, n’exclut pas totalement de recourir à la grève pour l’année prochaine.
« Nous envisageons de construire, avec l’ensemble des cheminots, une étape revendicative pour le premier trimestre« , a-t-il déclaré. « Dans le cadre des négociations salariales, la direction s’est montrée agressive à l’encontre des organisations syndicales« , a précisé le secrétaire général.
Jusqu’à preuve du contraire, soutient toujours Thierry Nier, la grève reste évitable, d’autant plus que la SNCF accepte de s’asseoir de nouveau sur la table « des négociations sur les salaires » et de prendre en considération les propositions des représentants des salariés.
Vers la fin, ce haut responsable syndical n’a pas manqué d’ironiser qu’une « grève ne se décrète pas. » Quelques jours avant la tenue de la réunion intersyndicale, Sud-Rail a déjà affiché sa détermination à mettre en place un mouvement de grève pendants les festivités de la fin d’année, y compris les vacances de Noël.
« On n’exclut rien« , affirmait son secrétaire général, Erik Meyer, à l’AFP. « La possibilité d’avoir une ou plusieurs journées d’action en décembre qui engloberaient les grands départs est sur la table« , a-t-il fait bien mention.
Grève pour les vacances de Noël ? Les contrôleurs restent à surveiller de près…
Si Sud-Rail a changé de position après avoir consulté ses membres, des actions syndicales menées indépendamment des organisations formelles demeurent probables.
Il est à rappeler que le mouvement massif de décembre 2022 avait été déclenché par un collectif de contrôleurs, entraînant des perturbations majeures ayant même empêché plusieurs familles de se retrouver pour les fêtes.